Coupe du Monde : Joseph Antoine Bell descend la Côte d’Ivoire, « Ce n’est pas sérieux »

La CAN 2023 vient de s’achever en Côte d’Ivoire. Alors que l’euphorie peine à descendre et que l’on parle d’une éventuelle Coupe du Monde dans le pays, Joseph Antoine Bell, légendaire gardien des Lions Indomptables du Cameroun et consultant pour RFI, refuse d’en entendre parler et avance ses raisons.

La 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations a été une réussite dans sa globalité. Après l’édition 2021, organisée par le Cameroun et remportée par le Sénégal, c’était à la Côte d’Ivoire d’accueillir la compétition. Du 23 janvier au 11 février dernier, 24 pays étaient regroupés dans le pays de Didier Drogba pour la plus grande compétition du football sur le continent africain.

Pour une fois, tous les regards étaient tournés vers l’Afrique et les compétitions européennes ont perdu en popularité au détriment de la CAN ivoirienne. Pour la CAF et la FIFA, l’événement a été une réussite sans précédent. D’ailleurs, le président de la FIFA, Gianni Infantino, avançait l’idée de l’organisation de la Coupe du Monde dans le pays.

Antoine Bell calme les Ivoiriens

Cette sortie a enflammé la Côte d’Ivoire. Pendant que certains estiment que les Ivoiriens ont les installations nécessaires et tout le nécessaire pour accueillir la plus grande compétition du football dans le monde entier, Joseph Antoine Bell refuse de s’aligner. D’après l’ancien international camerounais (1976-1994, 70 matchs), la sortie de Gianni Infantino n’est qu’une utopie pour plaire aux Ivoiriens, sachant que l’idée n’est pas réalisable.

« Il ne faut pas qu’on dise aux Africains ce qu’on ne dit pas aux autres. Moi, mon principe de combat a toujours été d’être jugé avec la même mesure que les autres. Il ne faut pas fabriquer une mesure spéciale pour l’Africain ou le Camerounais. Que la Côte d’Ivoire soit capable d’organiser la Coupe du Monde alors que Gianni (président de la FIFA, ndlr) ne l’a pas donné au Maroc ?« , a d’abord avancé le consultant de la Radio France Internationale avant de donner les raisons pour lesquelles la Côte d’Ivoire ne pourra pas organiser à elle seule un mondial.

« La Côte d’Ivoire n’est pas en mesure d’organiser un mondial »

« On va passer désormais à 48 participants. Si la Côte d’Ivoire a organisé une Coupe d’Afrique à 24, il faut savoir qu’une Coupe du Monde, c’est 48. C’est deux fois plus. Si on doit multiplier par deux l’organisation qui a eu lieu en Côte d’Ivoire alors qu’on crie à cette organisation hypertrophiée, je ne crois pas qu’il serait sérieux d’affirmer que la Côte d’Ivoire est en mesure d’organiser la Coupe du Monde. Je pense d’ailleurs qu’avec le passage à 48, les co-organisations et les organisations à de multiples pays vont se multiplier, » martèle le double vainqueur de la CAN (1984 et 1988).

Pour le meilleur gardien des Coupes d’Afrique des Nations 1984 et 86, il n’est plus évident qu’un pays organise la Coupe du Monde qui va désormais se jouer à 48 pays. « Accueillir 48 pays en même temps, ce n’est évidemment pas possible sur un seul territoire. Si la Côte d’Ivoire doit organiser la Coupe du Monde, ce sera avec trois ou quatre autres pays africains, » sermonne-t-il.

En tout cas, c’est clair, il faut que l’euphorie lancée par Gianni Infantino au sujet de la Côte d’Ivoire et la Coupe du Monde redescende rapidement, comme l’évoque Bell. Loin de s’attaquer au peuple ivoirien, cette sortie a le mérite d’être claire. Pour la Coupe du Monde 2026, trois pays, notamment les États-Unis, le Canada et le Mexique, sont aux commandes de l’organisation tandis que celle de 2030 a été attribuée à trois pays, à savoir le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Pour espérer voir le pays des Éléphants obtenir l’organisation de cette compétition gigantesque, il faut s’associer sans doute avec d’autres pays et attendre au-delà de 2030.

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