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Avec le recul et mon immersion dans le contexte nord-américain, j’aimerais partager quelques réflexions sur les pièges qui freinent de nombreux jeunes Africains dans leur parcours professionnel. Ces constats se veulent une contribution pour aider les nouvelles générations à orienter leurs efforts de manière plus stratégique.
𝟏. 𝐋𝐚 𝐪𝐮𝐞̂𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐢𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐚𝐮 𝐝𝐞́𝐭𝐫𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐱𝐩𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞
Dans mon observation, beaucoup de jeunes Africains accordent une importance excessive aux titres prestigieux tels qu’Expert, Docteur ou Spécialiste, souvent perçus comme des symboles de réussite. Cependant, ces titres perdent leur valeur lorsqu’ils ne sont pas appuyés par une expérience pratique réelle, essentielle pour légitimer ces qualifications. La priorité devrait être donnée au développement des compétences et à l’acquisition d’une expertise tangible, qui sont les véritables atouts sur le marché du travail.
𝟐. 𝐋’𝐨𝐛𝐬𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐩𝐥𝐨̂𝐦𝐞𝐬 𝐚𝐮 𝐝𝐞́𝐭𝐫𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬
Un autre écueil réside dans cette course effrénée aux diplômes académiques, souvent perçus comme l’unique voie de succès. Pourtant, sur le marché de l’emploi, en particulier à l’international, les certifications professionnelles sont souvent plus valorisées. Elles témoignent non seulement d’un savoir spécifique, mais aussi d’une capacité à s’adapter aux réalités concrètes des métiers. Investir dans ces certifications ouvre des portes que les diplômes académiques seuls ne suffisent parfois pas à franchir.
𝟑. 𝐋𝐚 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞 𝐚𝐮 𝐝𝐞́𝐭𝐫𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐮 𝐟𝐨𝐧𝐝
Beaucoup de jeunes se focalisent sur l’obtention de documents attestant qu’ils ont suivi une formation, mais négligent la maîtrise des compétences réellement enseignées. Or, il est crucial de comprendre que ce n’est pas le certificat qui fait la différence, mais la capacité à appliquer ce qu’on a appris. Trop souvent, la forme (titre, diplôme, certificat) est priorisée au détriment du fond (compétences, savoir-faire et savoir-être).
𝑷𝒐𝒖𝒓𝒒𝒖𝒐𝒊 𝒆́𝒕𝒖𝒅𝒊𝒐𝒏𝒔-𝒏𝒐𝒖𝒔 ?
Il est important de rappeler que nous étudions avant tout pour nous insérer dans le monde du travail, que ce soit en tant qu’employé ou entrepreneur. Les études, notamment au niveau scolaire et universitaire, doivent nous fournir des compétences transversales indispensables pour réussir cette insertion professionnelle.
Cependant, l’essentiel des compétences spécifiques et pratiques s’acquiert tout au long de la vie à travers les pratiques professionnelles.
L’accent doit donc être mis sur les stages, l’apprentissage par l’expérience et la possibilité de travailler dès l’âge de 16 ans comme c’est le cas en Amérique du Nord. Mais plus encore, il est crucial d’investir dans les dispositifs de formation continue, qui permettent de maintenir ses compétences à jour et de s’adapter à un monde du travail en constante évolution.
𝑳𝒆𝒔 𝒐𝒑𝒑𝒐𝒓𝒕𝒖𝒏𝒊𝒕𝒆́𝒔 𝒅𝒆 𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒊𝒏𝒖𝒆
Aujourd’hui, des plateformes comme YouTube, Udemy, Coursera,
LinkedIn Learning, entre autres, représentent d’excellentes opportunités de formation pour les élèves, étudiants et professionnels. Elles permettent d’apprendre à son rythme, d’acquérir des compétences pratiques directement applicables et d’explorer de nouveaux domaines.
Je ne dis pas qu’il faut oublier les diplômes et les Universités. Cependant, il est essentiel de mettre l’accent sur l’acquisition de savoirs pratiques qui sont utiles au quotidien et dans toutes les circonstances.
𝑪𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋’𝒂𝒊 𝒂𝒑𝒑𝒓𝒊𝒔 𝒆𝒏 𝑨𝒎𝒆́𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒖 𝑵𝒐𝒓𝒅
En intégrant un contexte anglophone comme celui de l’Amérique du Nord plus précisément aux États-Unis, j’ai découvert une approche totalement différente que celle que j’ai connue dans le système francophone en Afrique de l’ouest et aussi en France. Ici, une fois le baccalauréat obtenu, la plupart des jeunes entrent rapidement sur le marché de l’emploi. L’essentiel de leur parcours se construit ensuite à travers l’expérience professionnelle, enrichie par des formations continues adaptées aux besoins de l’entreprise.
Ainsi, il n’est pas rare de voir des managers, chefs d’entreprise ou PDG de moins de 35 ans avec un simple Associate Degree (Equivalent à notre ancien Diplôme d’Etudes Universitaires Générales) ou un Bachelor (BAC + 3), mais bénéficiant déjà de 10 à 15 ans d’expérience professionnelle pratique. Cette approche pragmatique valorise ce que vous savez faire (le savoir-faire) et la manière dont vous travaillez avec les autres (le savoir-être), bien plus que le nombre de diplômes accumulés.
Une phrase revient souvent dans ce contexte : « Show me what you can do, not what you know » (Montrez-moi ce que vous savez faire, pas ce que vous savez).
𝑴𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒆𝒊𝒍𝒔 𝒂𝒖𝒙 𝒋𝒆𝒖𝒏𝒆𝒔 𝑨𝒇𝒓𝒊𝒄𝒂𝒊𝒏𝒔:
- Priorisez l’expérience pratique : Engagez-vous dans des projets, même modestes, pour développer des compétences réelles. Le volontariat, l’expérience communautaire et les stages sont extrêmement utiles.
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Investissez dans les certifications professionnelles : Elles sont souvent plus recherchées et plus valeureuses sur le marché international de l’emploi.
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Maîtrisez vos apprentissages : Allez au-delà des titres et diplômes pour maîtriser véritablement les compétences acquises.
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Adoptez une mentalité pragmatique : Apprenez à valoriser le fond plutôt que la forme. Ce sont vos compétences et votre impact qui parlent pour vous, pas vos titres.
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Profitez des outils modernes : Utilisez les plateformes de formation en ligne pour développer vos savoirs et savoir-faire surtout en cette période d’éclosion de l’intelligence artificielle.
En somme, le succès professionnel repose sur un équilibre entre le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Pour les jeunes Africains, l’adoption de cette approche pragmatique peut ouvrir de nouvelles perspectives, non seulement localement, mais aussi à l’échelle internationale.
Alghassimou Porédaka DIALLO,
Expert en Développement Local, Certifié PMP, DASM et Google Project Management