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La convocation du congrès de l’UFDG annoncée pour le 6 juillet prochain n’est pas un simple rendez-vous politique. C’est un test décisif pour l’avenir d’un parti qui fut jadis l’incarnation de l’alternance démocratique. Malheureusement, à la lecture des déclarations de Kalémoudou Yansané, vice-président du parti, et à l’analyse des actes posés par la direction actuelle, ce congrès ne respecte ni les règles statutaires du parti, ni les principes élémentaires de légitimité démocratique. Il constitue, à bien des égards, une dérive organisée aux conséquences potentiellement fatales.
Une violation flagrante des statuts
L’article 17-3 du règlement intérieur de l’UFDG est pourtant clair :
« Le Congrès national du Parti se tient tous les cinq (5) ans sur convocation du Bureau Exécutif national. Les convocations sont envoyées trois mois avant la date fixée et doivent comprendre un projet d’ordre du jour. »
Or, le congrès du 6 juillet a été convoqué moins d’un mois avant la date prévue, sans qu’aucun acte statutaire ne confirme une délibération du Bureau Exécutif en ce sens. Pire, ce Bureau Exécutif est lui-même contesté, puisque nombre de ses membres n’ont jamais été élus, mais désignés unilatéralement, sur la base de résolutions falsifiées, comme cela a été documenté et dénoncé.
L’article 17-4, concernant les congrès extraordinaires, précise les conditions de convocation :
« Le Congrès extraordinaire est convoqué soit par la hiérarchie immédiate de l’organisme concerné, soit par les deux tiers des membres de l’organisme dirigeant, soit sur décision du Bureau exécutif national. »
Là encore, aucune preuve n’atteste que ces conditions ont été respectées. On assiste au contraire à une opération de contournement des textes, par un groupe qui cherche à verrouiller l’appareil du parti avant d’en perdre définitivement le contrôle.
Une exclusion déguisée en procédure
Sous couvert de rigueur, Kalémoudou Yansané annonce que les membres du Bureau Exécutif sortant doivent se présenter physiquement pour émarger d’ici le 20 juin, faute de quoi ils seront considérés comme « démissionnaires ». Cette mesure n’a aucun fondement statutaire, et viole directement les principes d’inclusivité garantis à l’article 38-3, qui prévoit la possibilité pour tout membre statutaire de déléguer son vote, dans des conditions précises.
Ce stratagème vise clairement à exclure des figures centrales du parti, à commencer par Ousmane Gaoual Diallo, dont la réintégration a pourtant été ordonnée par une décision de justice du 23 mai 2025. Le parti a certes fait appel, mais cela ne suspend pas l’exécution de la décision, et aucune disposition ne permet à la direction actuelle d’organiser un congrès en écartant un dirigeant statutairement réintégré.
Un congrès sans base représentative
La composition du Congrès, telle que définie à l’article 17-3, exige la présence :
- des membres sortants du Bureau Exécutif ;
- des responsables fédéraux ;
- des représentants des structures spécialisées (femmes, jeunes, sages) ;
- des élus à l’Assemblée nationale.
Or, aucune garantie n’a été donnée sur la régularité de la désignation de ces délégués, ni sur la validation de leurs mandats. Les fédérations dissidentes, réformistes ou neutralisées, ne sont pas représentées. Ce congrès devient donc une rencontre partiale, amputée de pans entiers du parti, et donc totalement illégitime au regard des règles internes.
Un risque réel de dislocation du parti
Si ce congrès se tient dans les conditions actuelles, il consacrera une rupture définitive entre la direction actuelle et une base militante de plus en plus désabusée. Il ouvrira la voie à une double fracture : juridique et politique. Juridique, parce qu’il viole de multiples articles des statuts et du règlement intérieur. Politique, parce qu’il nie l’existence du mouvement des réformateurs, qui n’a pas encore réagi officiellement à cet appel, mais dont le silence ne vaut pas soumission.
Le Mouvement des Réformateurs de l’UFDG a adressé un courrier officiel au Bureau Exécutif du Parti demandant la création d’une commission Ad-hoc paritaire pour garantir l’inclusivité et la transparence du congrès prévu le 6 juillet. Cette initiative vise à contrer des décisions controversées de la direction actuelle, notamment une convocation précipitée non conforme aux articles 17-3 et 17-4 du règlement intérieur, ainsi que l’exigence pour les membres du Bureau Exécutif de se présenter physiquement avant le 20 juin sous peine d’être considérés comme « démissionnaires », une mesure contraire à l’article 38-3 du Règlement intérieur. La mise en place de cette commission paritaire apparaît essentielle pour assurer une représentation équilibrée des courants internes et préserver la légitimité du congrès, évitant ainsi une crise politique majeure menaçant l’unité du parti.
L’UFDG est aujourd’hui à la croisée des chemins : soit elle choisit la refondation sur la base du droit, de l’ouverture et du respect des règles communes ; soit elle sombre dans une logique de clan, de force et d’exclusion. Dans le premier cas, elle peut renaître. Dans le second, elle s’éteindra.
Ousmane Tanou DIALLO
Fédération UFDG France