Conakry : les habitants de l’Axe entre répression des FDS et vandalisme des manifestants

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De la même manière que l’on condamne les actes répressifs des forces de défense et de sécurité (FDS) sur la route Leprince, entraînant des morts, il est essentiel de dénoncer avec courage les actes de vandalisme, de pillage, d’agressions et de brigandage commis par certains manifestants.

Le 12 août 2024, les Forces vives de Guinée ont appelé à la reprise des manifestations par une journée ville morte dans le Grand Conakry. Sauf miracle, cette manifestation, comme à l’accoutumée, sera circonscrite dans les quartiers de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Coza-Wanindara-Sonfonia-T8-Cimenterie-Kagbelen.

Cette zone, régulièrement au centre des manifestations politiques en Guinée, est devenue au fil des années un symbole de la résistance populaire, mais également le théâtre de fréquentes violences.

Ces violences ont entraîné des pertes en vies humaines et exacerbent les préoccupations des citoyens qui y vivent. Les manifestations de janvier-février, celles de 2008 contre le CNDD, ainsi que celles entre 2010 et 2020, et sous le CNRD, ont causé plusieurs centaines de morts.

Dans son dernier rapport sur la Guinée, Amnesty International a révélé qu’au moins 113 personnes ont été tuées par les FDS entre 2019 et mai 2024. “Bien que d’autres ethnies aient aussi souffert, la grande majorité des personnes tuées dans des manifestations depuis 2019 sont des habitants des quartiers de l’Axe ayant des patronymes Peuls (…) Parmi les 47 victimes recensées depuis l’arrivée du CNRD en septembre 2021, 90% avaient 25 ans ou moins, et 41% avaient moins de 18 ans.”

Malgré l’interdiction de l’usage des armes létales contre des manifestants désarmés, les présumés auteurs de ces tueries jouissent d’une impunité persistante. Sur une centaine de morts, un seul agent de la BAC 1 a été jugé et condamné pour le meurtre de Thierno Mamadou Diallo à Hamdallaye, en marge d’une manifestation contre la hausse du prix du carburant, le 1er juin 2022.

Un climat de peur omniprésent

Manifester est un droit. Tuer est un crime. Mais doit-on continuer à manifester au péril de sa vie, tout en sachant que le résultat escompté n’est jamais obtenu ?

Loin d’un appel à la résignation, il s’agit d’un appel à la prise de conscience et à la réflexion face à la situation, d’autant plus que ces derniers temps, les manifestants se sont illustrés par des actes d’agression, de vol et de brigandage.

Pris entre deux feux — des manifestants violents et agressifs d’un côté, et des FDS tout autant brutaux et répressifs de l’autre — les habitants des quartiers de l’Axe ne savent à quel saint se vouer.

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