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Depuis plus d’une semaine, les délestages se multiplient dans plusieurs quartiers de Conakry. Des interruptions imprévisibles de l’alimentation électrique perturbent gravement les activités génératrices de revenus, en particulier dans l’économie informelle, fortement dépendante du courant.Le ras-le-bol est palpable chez les citoyens interrogés. À Kipé, Ibrahima Kaala, gérant d’un café-bar, fait part de son désarroi face à la baisse continue de ses revenus. “Ce qui est inquiétant dans cette situation, c’est qu’aucune information n’a été donnée à propos des coupures. On ne sait pas combien de temps cela va durer. Le courant est coupé à des heures imprévisibles : parfois à 9 h, parfois à 12 h, et parfois même dès 8 h. Il revient souvent à 19 h, mais il arrive aussi qu’il ne revienne pas du tout la nuit. Cette situation a un impact énorme sur notre chiffre d’affaires. Nous sommes obligés d’acheter du carburant et de faire fonctionner un générateur pour alimenter nos appareils. Par jour, je consomme 5 litres d’essence, soit l’équivalent de 60 000 francs guinéens. Pour un petit café-bar dans le quartier, ce n’est vraiment pas viable”, déplore-t-il.
Dans les ateliers de soudure, la situation n’est guère différente. Abdouramane Diallo, maître soudeur encadrant seize apprentis, affirme subir de lourdes pertes. “La coupure du courant nous affecte énormément ces derniers temps. Vous n’êtes pas sans savoir que les soudeurs ne peuvent pas travailler sans électricité. Nous avons des commandes à honorer, mais nous n’arrivons pas à avancer. À cause de cela, nous perdons certains de nos clients. Nous ne travaillons que pendant la journée, et c’est généralement à ce moment-là que le courant est coupé.” Il ajoute : “De plus, pendant les coupures, nous recevons des factures plus élevées que celles que nous avons lorsqu’il y a de l’électricité. Nous demandons aux autorités de prendre en considération cette situation.”Les tailleurs, eux aussi, sont dans la tourmente, à l’approche de la fête de Tabaski. Mohamed Beni Bah, brodeur, craint de ne pouvoir satisfaire sa clientèle. “Nous avons beaucoup de commandes à notre disposition et beaucoup de rendez-vous à l’approche de la fête de Tabaski. Vu que je n’ai pas de moteur, est-ce que les clients pourront comprendre cela ? Ça, c’est un grand problème pour moi”, s’inquiète-t-il.
Sollicité par notre rédaction, Naby Camara, responsable de la communication de l’Électricité de Guinée (EDG), s’est voulu rassurant. Il explique que ces coupures ne sont pas dues à un déficit de production. “Il n’y a pas de problème particulier concernant la fourniture du courant. Ces coupures sont liées aux travaux d’extensions des réseaux électriques qui sont en cours dans plusieurs quartiers de Conakry tels que Yattaya, Kipé et Hamdallaye…”, a-t-il précisé.
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