Conakry : Alain FOKA et ses associés lancent la 2ème édition des Rendez-vous MANSSAH !

La 2ème édition des Rendez-vous MANSSAH dédiée aux étudiants s’est tenue ce lundi, 20 novembre 2023, à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. L’objectif de la société MANSSAH vise à partager l’état de ses réflexions et engager le dialogue avec le public afin d’alimenter ses travaux en restant le plus proche possible des aspirations des parties prenantes, rapporte un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Les thématiques de cette conférence s’articulaient sur la démarche de MANSSAH, l’école qui nous ressemble, l’université, un canular ? Donner un sens à son engagement et la phase questions-réponses.

Cet événement ouvre un espace où l’on se retrouve pour échanger, débattre, co-construire l’avenir du continent africain, en dénonçant le système édicté par les autres continents.

Alain FOKA, ancien animateur de l’émission « Les Archives d’Afrique » sur RFI (Radio France Internationale) est le président de la société MANSSAH. Face aux étudiants, il a rappelé les efforts consentis par Ahmed Sékou Touré et d’autres révolutionnaires africains qui ont dénoncé le système de la colonisation. « Sékou Touré a décidé seul de dire au grand Général De Gaulle ‘’Non’’ à Conakry. On faisait le pèlerinage à Conakry. Dans mon pays, le Cameroun, on venait en masse pour vivre à Conakry la révolution. Ça, c’est l’histoire d’africains qui ont décidé de dire Non ! Non au système ! Non à un modèle qui ne marche pas ! Non à un modèle qui nous a vidés ! Non à l’asservissement », a-t-il lancé.

Alain FOKA, ex journaliste de RFI et président de MANSSAH

Dans l’envie de changer les mentalités, faire évoluer les paradigmes en ouvrant les yeux au monde, le célèbre journaliste camerounais a invité les étudiants à s’exprimer pour dénoncer les maux. « Voilà, grâce aux médias, notamment au digital qui permet aujourd’hui de s’exprimer de N’Zérékoré, de Labé, de Douala… à la planète entière, les africains apprennent de plus en plus à faire entendre leurs voix. C’est urgent. Nous avons décidé de prendre la parole. Plus besoin de milliards de dollars pour passer à un média pour s’exprimer. Exprimez-vous, les jeunes. Se plaindre, dénoncer ce qui nous a été fait, c’est très important. Parce qu’il faut que le monde sache le mal qui nous a été fait pendant des siècles et des siècles. Parce qu’il faut que le monde regarde en face les douleurs qui nous ont été infligées et qui continuent de l’être. Mais, ça ne suffit pas (…). Le moment est venu pour construire par nous-mêmes. Le moment est venu d’avoir un projet. C’est cela MANSSAH. MANSSAH veut dire pour nous, construire un projet. Se plaindre ne constitue pas un projet. Ayons notre projet qui nous ressemble. Comment se construit-on ? C’est ça MANSSAH. Je souhaite que vous preniez votre destin en main. Personne ne viendra d’ailleurs prendre en main votre destin. Personne ne vient pour aider. On en veut pas de l’aide. Nous refusons cette aide. Ce dont nous avons besoin, c’est de nous prendre en main. Nous avons choisi l’université parce que c’est vous l’avenir », a laissé entendre Alain FOKA.

Les membres de la société MANSSAH ont dénoncé la formation des chômeurs dans les universités. Conscient de cela, le chef de cabinet du ministère de l’enseignement Supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, a annoncé que des réformes sont en cours au niveau de son département.

Thierno Hamidou Bah, chef de cabinet du ministère de l’enseignement Supérieur, de la recherche scientifique et de innovation

« Je prends par exemple un point sur la réforme des programmes, au niveau de l’enseignement supérieur, parce que nous nous sommes posés en fait la même question : pourquoi est-ce que nous sommes voués à former des gens qui sont des chômeurs ? Pourquoi, comme on le dit souvent dans le département, plus on est avancé en termes de diplôme universitaire, on est exposé au chômage. Il faut repenser les programmes de formation. Pourquoi depuis des années, des dizaines d’années, nous enseignons des programmes que nous savons pertinemment aujourd’hui ne répondent plus à l’ère de notre époque. Nous voulons vivre notre époque et c’est pour cette raison que la réforme des programmes est l’un des chantiers les plus en vue, sous le magistère de Dr Diaka Sidibé », a indiqué Thierno Hamidou Bah.

À rappeler que la 1ère édition de MANSSAH s’est déroulée l’année dernière à Lomé, la capitale du Togo. Elle avait mobilisé plusieurs participants.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : 00224 621144891 

L’article Conakry : Alain FOKA et ses associés lancent la 2ème édition des Rendez-vous MANSSAH ! est apparu en premier sur Guineematin.com.