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Dans une conjoncture particulièrement compliquée, des jeunes femmes et filles parviennent à tirer leur épingle du jeu. Avec peu de moyens, elles se sont lancées dans l’entrepreneuriat. C’est le cas de Noumou Bailo Diallo, étudiante sortante en Sciences comptables, qui gère un atelier de lavage d’engins roulants. Dans un entretien accordé à Guineematin.com, elle a expliqué comment elle en est arrivée à ce métier, les difficultés rencontrées, et son souhait de ne dépendre que d’elle-même.
Depuis qu’elle était petite, Noumou Bailo Diallo, étudiante sortante en Sciences comptables à l’université General Lansana conte de Sonfonia, souhaitait devenir indépendante. Mais, pour ouvrir son atelier de lavage de motos et de voitures, dénommé « Nouly Lavage » à Sonfonia, Noumou Bailo a fait beaucoup d’autres petits boulots.
Avant, son père n’était pas d’avis avec son choix parce qu’il estimait que c’était un métier d’homme. Mais, il a fini par accepter. « C’est la situation de la famille qui m’a poussée à faire ce métier, et aussi, depuis toute petite, je rêvais de ne dépendre que de moi, de ne dépendre de personne, et de chercher pour moi-même. J’avais promis, quand j’aurais 18 ans, j’allais commencer à m’en sortir seule. Voilà ce qui m’a poussé réellement à m’engager. Quand je faisais le lycée, je vendais des choses, mais mon père n’était pas d’avis que je fasse la navette entre l’école et la vente. Du coup, je me cachais. Donc, quand j’ai fini l’université, je suis allée dans un lavage à côté de chez nous, sans que les parents ne sachent, parce que si je le disais à mon père, il allait refuser. Quand je suis parti dans ce lavage, ils m’ont embauché. Je commençais à gagner de l’argent et à satisfaire beaucoup de mes besoins. C’est là que j’ai commencé à travailler et j’ai aimé réellement ce métier de lavage », déclare-t-elle.
Toutefois, notre interlocutrice rencontre de nombreuses difficultés dans son métier. « C’est vrai qu’il y a beaucoup de métiers de femmes, mais moi c’est ce que j’aime. Actuellement, mes parents sont au courant. Au début, quand mon père a su, il l’a mal pris, il n’en voulait pas. Comme tous les autres, il disait que c’est un métier d’homme, que je ne pouvais pas faire ça. Pourtant je le fais bien et je gagne bien ma vie, car je ne demande plus de l’argent. On rencontre assez de difficultés. Vous savez, les clients ne sont pas faciles du tout à gérer. Des fois, ils viennent, ils sont pressés et quand tu ne laves pas bien, ce sont des problèmes. Parfois aussi, on peut venir, toute la journée, sans voir la tête d’un client. Imaginez, de 8 heures à 18 h, si on a aucun client. Malgré toutes ces difficultés là, ça ne décourage pas », a dit Noumou Bailo Diallo.
Par ailleurs, Noumou Bailo a expliqué comment elle s’est battue pour fonder son business. « Au moment où j’étudiais, j’ai cherché du financement Mais je n’ai pas trouvé, du coup je me suis trouvée un petit boulot où j’ai commencé à gagner réellement de l’argent. C’est à travers l’argent là que j’ai investi ici. J’ai même travaillé dans un cyber où je donnais des cours d’informatique et j’ai commencé à économiser un peu. Mais avec mon ami, chacun se battait de son côté jusqu’à on a accumulé de l’argent pour ouvrir ici », a-t-elle fait savoir.
En outre, Noumou Bailo Diallo encourage les femmes à se battre pour sortir de l’ornière. « J’ai été victime plusieurs fois de moqueries. Il y en a même qui disent que je pratique ce métier pour me faire voir. Mais moi, je m’en fous, puisque je sais ce que je veux. Tout ce que je peux dire aux femmes, c’est de croire en elles, ne pas dépendre de leurs maris, de se lever, se bouger et de passer à l’action », conseille-t-elle.
Hassanatou Kanté pour Guineematin.com
Tél. : 621 937 298
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