Colère des sinistrés de l’explosion du dépôt pétrolier: « Nous sommes les oubliés de la République »

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Le mercredi 18 décembre 2024, les habitants du quartier Coronthie, commune de Kaloum, se sont mobilisés à la grande mosquée de ce quartier pour commémorer l’an un de l’explosion du principal dépôt de carburant de Coronthie. C’était aussi une occasion de recueillement et de prière, pour le repos de l’âme des victimes.

Durant un an, aucun véritable pas n’a été franchi tant dans l’enquête pour situer les responsabilités que dans le dédommagement des victimes. Une situation qui plonge les habitants dans un sentiment de désarroi et d’abandon par les autorités.

« Nous avons passé un an de tristesse, un an de déception. Nous considérons que nous sommes les oubliés de la République. Parce que quand le gouvernement est le premier à crier au scandale en disant qu’il s’agit d’un présumé incendie criminel, une thèse que nous soutenons aussi, nous ne comprenons pas pourquoi jusqu’à ce jour on ne peut pas nous parler d’enquête. Or c’est la toute première mesure prise après les premières heures de l’explosion de ce dépôt. Alors, nous attendons jusqu’à ce jour cette enquête pour situer les responsabilités, faute de quoi nous ne parlons pas du relogement, du recasement », a dit Mamoudou Cifo Kètouré, porte-parole des victimes.

En plus de l’enquête dont les résultats ne sont toujours pas disponibles, les victimes regrettent que les biens mobilisés en leur nom ne leur soient toujours pas remis. Leur porte-parole regrette qu’en lieu et place d’enquête, les autorités de transition parlent de leur relogement.

« Nous n’habitons pas un domaine de l’Etat, il s’agit d’un domaine dont nous sommes les propriétaires exclusifs. Tout ce qui a été mobilisé par la communauté nationale et internationale a été reçu par le gouvernement. La presse était témoin de cela. Mais qu’est-ce que nous avons remarqué ? On nous a donné, bien entendu, des vivres et quelques sous, mais tous ceux qui pouvaient entrer dans la construction de nos maisons, notamment les milliers de tonnes de ciment, les milliers de feuilles de tôle, nous n’avons rien reçu. C’est comme si, on nous prive de nos abris. C’est comme s’il y avait une volonté nette de spoliation de nos biens. Parce qu’en lieu et place d’enquête, on nous parle chaque fois du relogement. Est-ce que nous avons besoin du relogement ? Non. C’est vrai qu’il y a quelques rares concessions qui n’ont pas terminé, mais il y a d’autres qui ont avancé, qui sont dans la finition. Donc nous n’avons pas besoin de relogement. Nous voulons qu’on aille à l’enquête, que l’enquête aboutisse, parce que c’est ce que, heureusement qu’on s’accorde, les sinistrés et le gouvernement pour dire qu’il s’agit d’un présumé incendie criminel. Donc, il n’y a aucun doute que nous voulons qu’il y ait le résultat de cette enquête-là. Sans quoi, nous ne parlons pas de relogement ni de recasement. Tout ce qui a été mobilisé a été géré dans une opacité sans pareil. Parce que nous ne connaissons même pas le comité de gestion de crise. Nous n’avons pas reçu d’enquêteur. C’est l’État qui donne, même les vivres-là, à qui il veut, comme il veut, quand il veut. Et même les sous qu’on remet à ses locataires, c’est pour leur dire de libérer nos concessions », a-t-il ajouté.

Mosaiqueguinee.com

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