Clôture du Projet PCI : un tournant stratégique pour le système de santé guinéen

Ce vendredi, 27 juin 2025, dans un complexe hôtelier de la capitale guinéenne, s’est tenue la cérémonie de clôture du Projet de Prévention et de Contrôle des Infections (PCI). Cet événement, marqué par la présence de nombreuses personnalités, a été salué comme une étape décisive dans la réforme du système de santé en Guinée. Il a réuni des représentants institutionnels, des professionnels de la santé et des partenaires techniques et financiers, notamment la secrétaire générale du ministère de la Santé, Mme Kaité Sall, le Pr Hassane Bah, membre du Conseil National de la Transition (CNT) et président de la commission santé, ainsi que Nicolas Huet, directeur pays d’Expertise France, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Lancé il y a plus de quatre ans, le projet PCI avait pour objectif de structurer durablement les pratiques de prévention et de contrôle des infections dans les structures sanitaires guinéennes. Pour y parvenir, il s’est appuyé sur un ensemble d’interventions tels que l’appui aux politiques nationales, le renforcement des capacités humaines, et la promotion d’une culture de qualité et de sécurité des soins.

Selon la secrétaire générale du ministère de la santé, Mme Kaité Sall, les résultats obtenus sont jugés « tangibles et transformateurs ». Sur le plan institutionnel, on note l’élaboration du Plan stratégique de la Direction Nationale des Établissements Hospitaliers Publics et Privés (DNEHPP), la rédaction de Projets d’Établissement Hospitalier (PEH), ainsi que la diffusion de documents normatifs nationaux sur la PCI.

En matière de formation, le projet a permis la création d’un Diplôme Universitaire en PCI à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, désormais une référence en la matière, ainsi qu’une certification intermédiaire en hygiène hospitalière, portée par l’Institut de Perfectionnement du Personnel de Santé (IPPS). À cela s’ajoute la mise en œuvre imminente de services d’hygiène dans les hôpitaux, encadrés par un personnel qualifié.

Dans son discours, la secrétaire générale du ministère de la Santé, Khaïté Sall, a souligné l’importance de cette initiative.

Khaïté Sall, secrétaire générale du ministère de la santé et de l’hygiène publique

« Ces avancées sont le fruit d’un travail minutieux, fondé sur l’évidence scientifique, le dialogue multisectoriel et un engagement politique fort. Mais au-delà des livrables, le projet PCI a contribué à insuffler une nouvelle dynamique : celle d’un système de santé conscient de ses vulnérabilités, mais aussi résolument tourné vers l’innovation, la performance, et la résilience. En investissant dans la prévention, la qualité et la sécurité, nous avons posé les bases d’une transformation structurelle durable… La clôture du projet PCI n’est pas une fin. C’est une transition stratégique, un passage de témoin à nos institutions pour porter plus haut l’exigence de qualité dans la dispensation des soins. Il nous revient de capitaliser sur ces acquis. Ma gratitude va également au Groupe AFD et à Expertise France, dont l’accompagnement constant a largement contribué au succès du projet », a-t-elle dit.

Pour Nicolas Huet, directeur pays d’Expertise France, le projet s’inscrit dans la continuité des engagements de la France en matière de santé mondiale.

Nicolas Huet, Directeur Pays Expertise France en Guinée.

« Le projet PCI s’est inscrit dans une dynamique de renforcement durable du système de santé guinéen. Grâce à une approche transversale de prévention et de contrôle des infections, il a contribué à améliorer la qualité des soins, à restaurer la confiance des usagers dans les structures sanitaires, et à renforcer la résilience des établissements face aux maladies à potentiel épidémique », a-t-il indiqu.

Le directeur national des établissements hospitaliers a, pour sa part, salué l’impact du projet.

« Depuis le lancement de ce projet, nous avons vu des avancées significatives dans la prévention et le contrôle des infections dans nos établissements hospitaliers. Ce projet a non seulement amélioré la qualité des soins, mais a également restauré la confiance de la population dans nos services de santé », a-t-il souligné.

Quant à Fatou Binta Diallo, chargée des risques à l’Agence Française de Développement (AFD), elle a rappelé l’ampleur des bénéficiaires et l’alignement du projet avec les objectifs de développement.

Fatou Binta Diallo, chargée des risques à l’Agence Française de Développement AFD

« Ce projet a ainsi permis d’atteindre plus de 5 millions de bénéficiaires à travers le pays. Grâce à l’implication de toutes et tous, le projet PCI a permis de franchir des étapes majeures, en cohérence avec les priorités nationales et les Objectifs de Développement Durable, en particulier l’ODD 3 : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être à tout âge », a-t-elle dit.

La cérémonie de clôture du projet PCI marque ainsi une nouvelle ère dans la gouvernance hospitalière en Guinée. Bien plus qu’une fin, elle symbolise le début d’une responsabilité accrue des institutions nationales à porter l’ambition d’un système de santé performant, résilient et tourné vers l’avenir.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : (00224) 622919225

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