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C’est une situation qui dure depuis le 7 décembre dernier en Guinée. Les chaînes du Groupe Djoma Médias (Djoma TV et Djoma FM) ne sont plus disponibles sur le bouquet Canl+. Elles ont été retirées par cet opérateur sur ordre des autorités de la Transition. La Haute Autorité de la Communication (HAC), qui a signé la demande adressée à Canal+, évoque des questions de « sécurité nationale ». Une décision vivement critiquée par les professionnels de médias en Guinée.
Dans la région de N’zérékoré, cette restriction est très mal vécue par les travailleurs de Djoma Médias, d’autant plus qu’elle met en danger leur emploi. En tout cas, dans un entretien accordé à la rédaction locale de Guineematin.com, des journalistes et technicien de cette entreprise de presse ont exprimé leur déception et leur peine.
Décryptage !
Paul Sakouvogui, rédacteur en chef de Djoma média N’Zérékoré : « J’ai un sentiment de peine. Apprendre le retrait de la chaîne Djoma médias de canal+ nous étonne. Si au moins on avait des informations ou des alertes… Si Djoma est en train d’aller dans un sens que déplore le gouvernement, que déplore la Haute Autorité de la Communication, on pourrait s’attendre à ce qu’on nous retire. Pendant qu’on a été retiré, il n’y avait pas de raison valable. Selon les informations, c’est pour des raisons de sécurité nationale. S’il y a atteinte au niveau national, je pense qu’il y a plusieurs méthodes pour régler cette affaire. Mais ce n’est pas de restreindre et nous retirer complètement. Pour cela, nous sommes désolés et nous sommes dans le regret de vivre ce moment que nous sommes en train de traverser. Moi personnellement, j’étais en reportage avec un partenaire lorsqu’on nous retirait. Et ce partenaire tenait à ce que ses éléments passent à la télé. Nous avons été retirés également de startimes. Et ça ralentit le fonctionnement. C’est dans les activités que nous faisons que nous pouvons être payés, c’est à travers les contrats des partenaires que nous sommes payés. Nous demandons à nos spectateurs de nous suivre sur les antennes locales, sur la page Facebook. Donc, nous demandons à nos auditeurs de nous suivre, nous continuons de travailler bien que nous sommes censurés. Je demande à l’État de ne pas mettre des centaines de personnes au chômage à cause d’une seule affaire. C’est pourquoi la HAC est là, et qui tient à l’œil les travaux des médias aujourd’hui. Franchement, nous passons un moment très crucial et ça n’a pas été la même chose dans les années précédentes ».
Norbert Fassou Lamah, responsable technique de Djoma média N’Zérékoré : « J’ai un sentiment de déception suite au retrait de Djoma médias du bouquet canal +. Encore aujourd’hui, on vient d’apprendre le retrait de notre structure du bouquet startimes. Cela n’y va pas dans l’intérêt de la population dans la mesure où cette population est censée avoir des informations. Elle va rester sans informations et la déception devient très grande. Je suis personnellement déçu. On pouvait gérer la situation au lieu d’aller jusqu’à retirer et brouiller certains médias. Nous traversons un calvaire, parce que nous ne vivons que des fruits de notre travail. Si par conséquent les gens sortent sur le terrain et reviennent, les clients ne voient pas leurs éléments à la télé, je pense que nous allons perdre notre confiance. Je demande aux auditeurs et téléspectateurs de Djoma média de ne pas se déconnecter. C’est un temps et ça va passer. Ils peuvent nous suivre sur les décodeurs digitaux sans abonnement et voir nos pages Facebook, Twitter, TikTok ».
Moussa Sacko, journaliste reporter à Djoma média N’Zérékoré : « C’est un sentiment de tristesse qui m’anime pendant cette période difficile où toutes les activités sont au ralenti depuis le retrait de ces médias dans les bouquets de canal+, mais aussi de startimes sur qui on espérait diffuser nos éléments désormais. Être un journaliste, nous savons que c’est un métier qui a pour rôle d’exposer les faits cachés. C’est à travers ces activités que nous vivons. Si ces activités ne se font plus, ça joue également sur les conditions de vie. Mais nous espérons que tout ira bien et que nos responsables ne vont pas rester bras croisés. Je dis au gouvernement que c’est à travers les médias que la population peut comprendre ce qu’ils font. Mais si toutefois les médias sont traités de la sorte, tout devient flou. Je les appelle au dialogue et voir autrement les choses ».
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH, Joseph GOUMOU et Jean David LOUA pour Guineematin.com
Tél : (+224) 620166816/666890877
L’article Censure des médias en Guinée : ce qu’en disent les employés de Djoma Médias à N’Zérékoré est apparu en premier sur Guineematin.com.