Cameroun : Ça recommence entre Samuel Eto’o et le MINSEP, c’est regrettable

Le Cameroun s’est enlisé dans une crise footballistique qui n’est pas prête de trouver une issue. Entre Samuel Eto’o, donc la FECAFOOT et le MINSEP, le langage n’est plus le même depuis l’affaire Marc Brys. La situa reste tendue malgré la fenêtre FIFA des Éliminatoires au Mondial 2026 et les résultats plutôt favorables pour les « Lions Indomptables ».

Le président Paul Biya avait promis un grand aggiornamento lors de son discours à la jeunesse le 10 février 2024, mais cette transformation semble encore lointaine. Initialement présenté comme un tournant majeur pour le football camerounais, ce projet est actuellement embourbé dans un conflit ouvert entre le ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).

Samuel Eto’o face à l’ombre de Paul Biya

D’ailleurs récemment, Joseph-Antoine Bell, figure emblématique du football camerounais en tant que gardien et observateur averti des Lions Indomptables, a commenté le silence apparent du président de la République face à la lutte d’influence entre la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot) et le ministère des Sports (Minsep). Ce différend, qui alimente les discussions depuis plusieurs semaines, a été au cœur de son intervention lors de l’émission nocturne « La Vérité en Face » sur Équinoxe TV dimanche soir.

Joseph-Antoine Bell a critiqué la Fecafoot tout en expliquant pourquoi le chef de l’État, Paul Biya, semble adopter une position relativement indifférente face à ce conflit intense concernant le staff de l’équipe nationale. Selon l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille, ce silence prolongé du président âgé de 90 ans pourrait être stratégique, préparant potentiellement le terrain pour des sanctions à venir : « Ne vous attendez pas à ce que le chef de l’État se mêle des querelles tous les jours. Il a parlé (…) Il jugera tranquillement qui écoute, qui sait comprendre, qui ne sait pas comprendre. Quand il reviendra, ce sera pour frapper », a-t-il déclaré.

L’ancien international camerounais laisse entendre que Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, pourrait être dans le viseur présidentiel, bien que son nom n’ait pas été explicitement mentionné. Joseph-Antoine Bell est d’avis que Biya avait accordé une autorité pleine et entière au Minsep lors de son adresse à la nation après l’élimination dramatique des Lions Indomptables en huitièmes de finale de la CAN 2023.

L’image du Cameroun écornée, le public divisé

Ce conflit a considérablement entaché l’image internationale du pays ces derniers mois, amplifiant les tensions au sein du football camerounais. Selon Paul Moutila, la crise n’est pas prête de s’arrêter du côté du Cameroun. Le coeur du différend est loin d’être ce que tout le monde pense. Il faut, en effet, remonter à l’ère du précédent sélectionneur. Cette nouvelle révélation complique les choses. Il est confié que le limogeage de Rigobert Song après les décevantes performances des Lions Indomptables à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire n’a fait qu’aggraver les tensions.

Le choix d’un nouveau sélectionneur est devenu un véritable bras de fer entre les deux institutions, chacune revendiquant l’autorité des « Très Hautes Instructions » présidentielles. Cette querelle a laissé les Camerounais profondément désillusionnés. Sur les réseaux sociaux, les débats se sont envenimés, devenant une guerre virtuelle remplie d’invectives et d’accusations. L’image du Cameroun, jadis perçue comme une grande nation du football, est désormais ternie.  La presse internationale ne manque pas de relayer ces conflits internes, contribuant à l’embarras national.

Malgré ce climat chaotique, les Lions Indomptables ont réussi à se ressaisir en remportant une victoire éclatante contre le Cap-Vert (4-1) et en faisant match nul honorable face à l’Angola (1-1). Toutefois, ces succès ne parviennent pas à dissimuler les problèmes sous-jacents. Il est impératif de mettre fin à ces querelles stériles et de se focaliser sur l’objectif réel : le développement du football camerounais et la satisfaction des supporters. Le Minsep et la Fecafoot doivent transcender leurs différends et coopérer pour le bien du football national.

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