Boulliwel/Mamou : la côte de Gobirè devient un cauchemar mécanique pour les chauffeurs

Depuis plusieurs années, la côte de Gobirè, située à la sortie de Boulliwel en direction de Dalaba, est considérée comme l’un des tronçons les plus redoutés par les transporteurs.

La forte inclinaison de cette montée met les véhicules à rude épreuve : les moteurs surchauffent, peinent à maintenir la puissance nécessaire et finissent souvent par s’arrêter brusquement. De nombreux chauffeurs affirment que même en première vitesse, certains camions n’arrivent tout simplement pas à franchir la pente.

Selon Maître Mamadou Salifou, mécanicien spécialisé en poids lourds, « les camions sont chargés largement au-delà du poids autorisé. Un véhicule prévu pour transporter 30 tonnes porte parfois 40 à 45 tonnes. Résultat : les moteurs lâchent en pleine montée, provoquant des pannes soudaines. Les ponts arrière et les boîtes de vitesse sont les premières pièces à céder sous la surcharge. »

L’un des dangers majeurs de Gobirè demeure le recul incontrôlé des camions. Lorsque la montée échoue, certains poids lourds redescendent violemment en arrière, mettant en danger tout véhicule ou piéton se trouvant derrière eux.

Plusieurs renversements ont déjà été enregistrés sur ce tronçon, notamment lorsque les chauffeurs perdent le contrôle sous l’effet combiné de la pente abrupte et du poids excessif.

Ce dimanche 23 novembre, dès midi, plusieurs camions sont tombés en panne au beau milieu de la chaussée, bloquant totalement la circulation. Certains chauffeurs tentaient des réparations, couchés sous leurs véhicules, tandis que d’autres attendaient l’arrivée de mécaniciens locaux.

Une longue file s’est formée de part et d’autre de la route : voitures particulières, taxis, minibus revenant du marché hebdomadaire de Dalaba, et d’autres camions immobilisés. Un climat de désarroi règne : chauffeurs assis au bord de la voie, passagers obligés de continuer à pied, discussions improvisées pour organiser un passage d’urgence.

La circulation reste totalement paralysée, la route étant trop étroite pour tout contournement.