Bah Oury : “La liberté de la presse ne veut pas dire une licence pour insulter et diffamer”

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Ce lundi 27 mai 2024, devant les conseillers nationaux de la transition, le Premier ministre Bah Oury s’est prononcé sur la récente décision de retirer les agréments de plusieurs organes de presse en Guinée. Cette décision, prise les 21 mai denier, a suscité de vives réactions dans le pays.

“La sanction est tombée le 21 mai. Le 22 mai, je reçois la charte d’autorégulation. Donc ils ont joué au médecin après la mort. Nous leur avons tendu la main, j’ai pris la responsabilité d’engager ma crédibilité en pensant qu’à travers cela, ils auraient compris la nécessité d’améliorer le processus de l’exercice du métier de journaliste dans le pays,” a déclaré Bah Oury.

Le Premier ministre a rappelé les dangers que peuvent représenter des médias non régulés, citant des exemples de la Côte d’Ivoire et du Rwanda : “Nous sommes dans un environnement fragile où nous avons vu ce que des médias ont pu commettre en Côte d’Ivoire lors des événements de 2009 à 2010 avec des presses extrêmement partisanes qui ont alimenté les graines de la haine et de la guerre civile. Nous avons vu ce que la radio 1000 collines a fait au Rwanda.”

Outre, il a souligné l’importance de maintenir la stabilité et la sécurité nationale dans un contexte de déstabilisation généralisée en Afrique de l’Ouest en déclarant avec un ton ferme : “Nous ne pouvons pas nous permettre que dans un contexte de déstabilisation généralisée de l’Afrique de l’Ouest, qu’on laisse libre cours à des mécanismes susceptibles de remettre en cause les fondamentaux de la stabilité et de la sécurité nationale, quiconque le fait, sera totalement irréprochable. C’est une question de responsabilité.”

Bah Oury a également évoqué la responsabilité sociale des responsables de presse en tant qu’employeurs et investisseurs : “Si les responsables des organes de presse avaient le souci de leur responsabilité sociale en tant qu’investisseurs, responsables d’entreprise qui emploient des gens, ils devraient prendre en compte, je peux être mécontent mais derrière moi il y a des dizaines de pères de famille qui dépendent de l’entreprise. Donc ma responsabilité en tant que chef d’entreprise c’est de sauvegarder ce patrimoine.”

Enfin, le Premier ministre a fermement condamné toute dérive susceptible de menacer la stabilité du pays : “Si on peut se permettre de laisser n’importe comment et n’importe qui remettre en cause les fondements sur lesquels la paix et la stabilité peuvent régner, en tout cas moi je ne le serai pas. Je serais radicalement opposé à toute dérive susceptible de remettre en cause cette stabilité. La liberté de la presse ne veut pas dire une licence absolue pour insulter et diffamer.”

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