Annonce soudaine de la rentrée des classes : des parents d’élèves entre surprise et inquiétude

La fixation de la date de l’ouverture des classes au 15 septembre 2025 a pris au dépourvu de nombreuses familles en Guinée. Entre manque de préparation et contraintes logistiques, les parents peinent à réunir les moyens nécessaires pour assurer la rentrée de leurs enfants dans de bonnes conditions. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mardi 26 août 2025, des parents d’élèves ont exprimé leur désarroi par rapport à cette situation et invité les autorités à revenir sur la décision.

Mory Bérété, père de quatre enfants, n’a pas les moyens d’envoyer ses enfants le 15 septembre même s’il dit comprendre la décision des autorités.

Mory Bérété, père de quatre enfants

« Mes enfants font la troisième, la quatrième et la cinquième année. D’habitude, le 15 septembre me trouve dans les préparatifs. Pratiquement, je ne suis pas prêt. Je ne suis pas prêt pour envoyer les enfants à l’école. Parce que je ne suis pas prêt financièrement. Je serai prêt après octobre. C’est en fonction de mes programmes que j’oriente mes enfants. Je les envoie à la date butoir mais la date butoir trouvera que les enfants seront à l’école. J’approuve cette décision. Il faut assurer pleinement l’année. Il ne faut pas que l’année soit bâclée. J’approuve la décision du Ministère. Quand l’année est pleine, l’année est bien composée, franchement, c’est bon. Il y va aussi de la formation des enfants ».

Même cri de cœur chez Sékou Condé, père de deux enfants, mais qui s’occupe aussi de la scolarité de sa nièce.

Sékou Condé, père de deux enfants

« Pratiquement, je peux dire que je ne suis pas prêt puisque la nouvelle qui tombe brusquement, il faut que ça tombe à un moment où l’homme est prêt financièrement. Parce que quand on parle d’éducation, ce n’est plus comme dans le temps de nos papas. Maintenant, l’éducation, ce sont les moyens. Et quand on n’a pas les moyens, ce n’est pas facile. Mais, c’est un droit pour nos enfants. Donc moi, je trouve que faire tomber une décision brusquement comme ça, d’avancer la rentrée, sans pour autant donner des mesures d’accompagnement, de soulagement aux parents d’élèves, c’est un peu difficile. Je ne sais pas pour les autres pères de famille, mais c’est un peu difficile. Et je sais qu’il y en a beaucoup qui sont dans le même cas que moi… Maintenant, les guinéens, nous vivons du quotidien. Oui, la vie est chère. Tout est cher en Guinée. »

Cette décision n’est pas la bonne, estime Masidi Konaté, mère de quatre enfants. « Le premier fait la 12^ème, le deuxième fait la 9^ème, le troisième la 8^ème et le dernier fait la maternelle. Je n’approuve pas cette décision parce que je n’ai pas d’argent pour les fournitures scolaires de mes enfants. Si le ministère dit que l’ouverture est pour le 15 septembre ; moi ma position n’est pas bonne, ce que je gagne, je dois nourrir mes enfants avec ça ou bien acheter leurs fournitures ? Si le gouvernement pouvait nous aider, ça allait nous arranger car la position de tout le monde n’est pas pareille. »

Pour Bintou Kamano, mère de quatre enfants, en service à Kindia, la meilleure solution est de maintenir l’ancienne date pour permettre aux parents d’élèves de mieux se préparer.

Bintou Kamano, mère de quatre enfants

« C’est une nouvelle qui vient de nous toucher parce que par rapport à la rentrée, nous ne sommes pas préparés et c’est brusque. Il nous faut du temps. D’abord, il y a les réinscriptions. La nouvelle est brusque, parce que nous, en tant que parents d’élèves, il fallait qu’on se prépare à l’avance. Surtout pendant la période de cette transition, les temps sont durs, il faut analyser tous ces aspects. Quand on prend le côté des écoles privées, le coût est cher. Je ne suis pas pour cette date-là. On est habitué à ça, il fallait prévoir les choses à l’avance. Pour moi, il fallait annoncer la nouvelle un peu plus tôt que maintenant pour permettre aux parents d’élèves de se préparer non seulement à des éventuels problèmes. Je demande au gouvernement de voir un peu cette situation de rentrée scolaire, s’ils peuvent repousser la date ou bien revenir sur la date habituelle pour permettre aux parents d’élèves de se préparer conséquemment », a-t-elle laissé entendre.

Jacqueline Kourouma pour Guineematin.com

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