Affaire détournement présumé de 18 milliards gnf à la BNIG : le conseiller juridique d’EJICO se défend

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Le conseiller juridique et fiscal de la société EJICO a de nouveau comparu ce mercredi 28 mai 2025 devant la Chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Massa Goipogui a apporté des précisions sur les conditions d’obtention du marché de rénovation du siège de la Banque Nationale d’Investissement de Guinée (BNIG), situé à Kaloum, ainsi que sur le coût des travaux.

Il est reproché à l’entreprise EJICO d’avoir accepté ce marché sans appel d’offres. « Il n’y a pas eu d’appel d’offres, mais c’est à la BNIG qu’il revenait de lancer l’appel d’offres, pas à la société EJICO », s’est défendu à la barre le conseiller juridique.

L’Agent Judiciaire de l’État, représenté par Maître Pépé Antoine Lamah, l’a interrogé sur les raisons pour lesquelles le marché avait été attribué exclusivement à EJICO. « C’est à la Banque qu’il faudrait poser la question », a rétorqué Massa Goipogui.

Concernant le coût des travaux, ce dernier a précisé que la rénovation s’élève à douze (12) milliards de francs guinéens, contrairement aux dix-huit (18) milliards mentionnés par l’ancien directeur de la BNIG, Alpha Mohamed Kallo, lors de son audition. Un écart de six (6) milliards de francs qui alimente les soupçons de détournement formulés par la partie civile. « Voilà un gap financier. Où est passé l’argent ? », s’est interrogé Maître Pépé Antoine Lamah.

L’avocat de la défense a rappelé qu’il n’incombait pas à la société EJICO de justifier l’attribution du marché. « Si un client nous sollicite dans le cadre d’un appel d’offres, nous y répondons. S’il choisit de s’en passer, nous nous adaptons », a réaffirmé Massa Goipogui à la barre. Maître Morlus Sylla a, quant à lui, dénoncé un « acharnement » contre son client EJICO, qui a légalement obtenu le marché de rénovation du siège de la BNIG.

Convaincu de la régularité des travaux effectués, Massa Goipogui a demandé à la CRIEF d’ordonner une contre-expertise ainsi qu’une évaluation du coût des travaux. Il a aussi attiré l’attention de la Cour sur les difficultés rencontrées lors de la réalisation de l’ouvrage. Selon lui, bien que le contrat portait sur une rénovation, l’ampleur des travaux réalisés s’apparentait davantage à une reconstruction.

Un autre prévenu a comparu ce mercredi : Maurice Eugène Alécaut. Il est accusé d’avoir monté un « faux prêt » afin d’obtenir de la BNIG un montant d’un milliard cinq cents millions (1,5 milliard) de francs guinéens. Des accusations qu’il rejette fermement. Il a déclaré avoir obtenu ce prêt sur cinq ans grâce à son « ami » Alpha Mohamed Kallo, alors directeur général de la BNIG. Selon lui, les fonds ont servi à la création d’une ferme avicole à Wonkifong, dans la commune de Coyah. « La ferme existe et elle est fonctionnelle. Vous pouvez vérifier. L’installation et l’équipement ont été perturbés par la COVID-19 en 2021, ce qui a entraîné de nombreuses pertes de volailles », a-t-il expliqué.

Le juge l’a ensuite interrogé sur le cambiste Amadou Sadjo Bah, à qui il aurait remis un milliard pour conversion, en vue d’envoyer les fonds à un certain Kaba basé en Europe, pour l’achat d’équipements. Le prévenu a d’abord reconnu connaître le cambiste. Toutefois, face à l’insistance du juge et manifestement troublé, Maurice Eugène Alécaut s’est mis à trembler. Son avocat, Maître Gilbert Tohon Camara, a alors sollicité un renvoi afin de mieux préparer son client. La partie civile s’y est opposée, mais le procureur ainsi que les autres avocats de la défense ne s’y sont pas opposés.

La Cour a finalement accepté la demande de renvoi. L’affaire a été reportée au 4 juin 2025 pour la suite des débats.

Il convient de rappeler que l’ancien directeur de la BNIG, Alpha Mohamed Kallo, Ibrahima Tounkara, Maurice Eugène Alécaut, Afriland First Bank, Djoliba Pêche et EJICO sont poursuivis pour « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption, faux et usage de faux en écriture publique, atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics »..

Saidou Lébêrè 

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