Affaire Ahmed Kanté et Cie : la partie civile dénonce l’absence du principal prévenu aux audiences et fait une invite au TPI de Kaloum

il y a 10 heures 46
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La procédure judiciaire enclenchée contre l’ancien ministre des mines Ahmed Kanté, Claude Lorcy et Philippe Roger peine à connaître son épilogue, huit (8) mois après l’ouverture du procès devant le tribunal de première instance de Kaloum.

Les trois sont poursuivis pour des infractions d’abus de confiance et concurrence déloyale, portant sur plus de 50 millions dollars US, suite à une plainte de la société ABC représentée par le russe Alexandre Zotov.

À l’audience du lundi dernier, le principal accusé Ahmed Kanté a, de nouveau, brillé par son absence, au grand dam de la partie civile, nonobstant le fait qu’une cellule de citation a été servie à toutes les parties, à l’effet de se présenter à l’audience, ce jour.

Ce jeudi 9 janvier, Me Alkhalay Mohamed Touré, un des conseils de la partie civile a exprimé sa préoccupation face aux incessants reports mais aussi aux absences répétées du prévenu aux audiences.

Dans cet entretien, l’avocat a rappelé que les cellules de citation ont été régulièrement servies aux parties au procès, ce, dans un délai requis.

« A notre fort étonnement, on a constaté que la partie poursuivie, qui est donc le prévenu en l’occurrence M. Ahmed Kanté, n’a pas daigné se présenter. Ce faisant, lors de la dernière audience, le ministère public a souhaité que l’affaire soit renvoyée, à l’effet de lui permettre de poser des questions au prévenu. Malheureusement, avec l’absence du prévenu, cela n’a pu se faire. (…) Je voudrais préciser que la partie civile était à l’étranger. Mais puisqu’elle sait que l’audience était prévue, elle s’est battue pour être présente à l’audience. Pendant ce temps, le prévenu qui est poursuivi cherchait à quitter le pays. Il n’éprouve aucune peur à l’égard de cette justice malheureusement », a-t-il déploré.

À l’audience du 06 janvier, il révèle que le ministère public avait sollicité des mesures conservatoires, qui soient de nature à garantir les intérêts de la partie civile dans ce procès. Mais hélas, a déploré Me Touré, le tribunal n’a pas accédé à ses demandes, qu’il a rejetées, sur siège.

« C’est avec un regret, un profond regret, que nous avons accueilli la décision entreprise par le tribunal qui a consisté à rejeter les mesures provisoires sollicitées par le parquet. Et également celles sollicitées par la partie civile qui consistait à ce que des mesures contraignantes soient prises à l’encontre du prévenu », a-t-il expliqué.

Malgré son absence aux audiences, le prévenu continue d’exploiter le site incriminé, dans la zone de Boffa en toute illégalité et en toute injustice, a fustigé le conseil de la partie civile.

« Parce que le prévenu n’a investi aucun fonds dans ce projet-là, avant de se substituer ou de détourner le projet à la partie civile. La partie civile a englouti des sommes colossales dans ce projet-là. On ne peut pas imaginer que cela puisse se faire et que de telles mesures ne soient entreprises pour sauvegarder ou pour garantir ses intérêts. La partie qui n’a rien investi, et que cette partie continue à tirer le maximum de profit de ce projet. C’est ce qui a, pour cette fois, déterminé le ministère public à solliciter cette mesure-là, qui, à notre sens, était vraiment une mesure qui avait toute sa portée et qui était de droit », a-t-il martelé.

À cette phase, l’avocat estime d’ailleurs que cette procédure ne devrait pas prendre assez de temps, déjà que le dossier a été instruit devant un juge d’instruction. Toutefois, il dit rester confiant quant à l’indépendance de la justice. C’est pourquoi, il l’a exhorté d’imprimer plus de sérénité à sa cadence.

Interrogé à sa suite, Me Aboubacar Sidiki Kanté, un des avocats du prévenu, dit ne pas vouloir s’exprimer autour du dossier dans les médias.

« Je ne veux pas m’exprimer dans la presse par rapport à un dossier de mon client. Si vous voulez des renseignements, allez au tribunal, vous allez chez le greffier en charge », a-t-il lâché.

Il reste donc à savoir si le prévenu viendra à la prochaine audience, renvoyée au 20 janvier prochain.

Alhassane Fofana

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