6e Congrès de l’UFD : coup d’envoi des assises du parti pour élire un nouveau président

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L’Union des Forces Démocratiques a ouvert ses assises ce vendredi 2 mai 2025 à Conakry. Cette rencontre de deux jours vise à renouveler les instances du parti dirigé par Mamadou Bah Baddiko.
En prélude à l’élection du nouveau bureau exécutif, dont le président, les congressistes venus de tout le pays ont eu droit à un exposé liminaire du rapport du bureau exécutif sortant. Ce document de 11 pages, en 3 chapitres, fait état de la situation sociopolitique, de la situation économique et sociale, ainsi que de la gestion des finances publiques.
La situation intérieure du parti allant de 2015, l’année de la tenue de son congrès extraordinaire, au 5 septembre 2021, date qui a marqué l’interruption de l’ordre constitutionnel, n’a pas été occultée.
Parlant du premier point, le bureau exécutif de l’UFD dresse un triste constat de la gouvernance politique depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. <<Nous ne pouvons que faire le triste constat que depuis la chute du régime dictatorial et sanguinaire du PDG en 1984, après 26 ans de domination sans partage, nous n’avons eu qu’une courte période civile de 11 ans (2010-2021) au cours de laquelle il y a eu un pouvoir élu, plus ou moins démocratiquement. Sinon, c’est le même système de conquête et de conservation du pouvoir par la force des armes qui prévaut. Le résultat de ces 67 ans de dictature s’étale sous nos yeux : la Guinée, avec toutes ses potentialités humaines et économiques, est citée parmi les pays les plus corrompus et les plus arriérés du monde>>, note le rapport.
S’agissant de la situation économique et sociale, l’Union des Forces Démocratiques fait remarquer que l’économie guinéenne repose sur les mines avec un taux d’exportation de 98%, sans compter les effets négatifs de l’exploitation minière.
<<Au fil du temps, la Guinée est devenue une gigantesque termitière. Nos ressources non renouvelables du sous-sol s’en vont à grande vitesse, non transformées, vendues à vil prix, laissant des populations misérables et des régions entières pratiquement détruites et impropres à l’exercice des activités économiques traditionnelles (agriculture, plantation, élevage, pêche, apiculture, etc.).
Le résultat de cette situation dramatique est la dépendance extrême du pays à la “monoculture minière”. La Guinée importe la plus grande partie de ce qu’elle consomme. Pratiquement, il n’y a que l’air et l’eau que nous n’importons pas. Et encore, beaucoup de robinets n’ont pas une goutte d’eau potable. L’énorme handicap qui bloque tout le développement économique et social de l’Afrique est cruellement illustré chez nous. Nous ne produisons ni ce que nous consommons et ne consommons rien de ce que nous produisons>>, regrettent-ils.
Le réquisitoire du parti de Mamadou Bah Baddiko sur la gouvernance dans tous ses aspects n’a pas omis les finances publiques. L’Union des Forces Démocratiques pointe du doigt “la mauvaise gestion et le manque total de contrôle des finances publiques”. Dans son viseur, les autorités actuelles. <<Le pouvoir actuel non seulement n’a rien changé à cette situation insoutenable, mais pire, les choses n’ont fait que s’aggraver. Les gros titres sur des détournements et malversations portant parfois sur des milliers de milliards et même de tonnes d’or s’étalent presque quotidiennement dans le peu de médias réduits à la clandestinité sans qu’à aucun moment la lumière ne soit faite sur les responsabilités engagées. La gestion du pays est totalement opaque>>, accuse l’UFD.
À travers une introspection autrement appelée “SITUATION INTÉRIEURE DU PARTI”, le bureau dirigé par l’ancien député Baddiko a d’abord justifié la décision d’apporter son soutien à la candidature pour un deuxième mandat du Pr Alpha Condé en 2015. Une décision issue des assises du parti organisées la même année. Il aura fallu 3 ans après sa réélection pour tirer les conséquences de ce que les membres du parti appellent “tromperie”, dénonçant ainsi les accords issus de ce mandat.
Les leçons tirées de ces agissements semblent préparer d’avance l’UFD à ne pas trop accorder de confiance à la junte militaire arrivée au pouvoir le 5 septembre 2021. <<Dès le départ, nous avions bien capté le message des nouvelles autorités militaires : il fallait éteindre tous les partis politiques non acquis au pouvoir, indépendamment de la question de savoir quelle était la responsabilité des uns et des autres dans la crise économique, sociale et morale que vit le pays. Au fil du temps, il était devenu de plus en plus clair que nous n’allions pas vers la restauration d’un ordre constitutionnel démocratique, mais plutôt vers la confiscation du pouvoir par les nouvelles autorités. Il ne fallait pas s’attendre à des élections libres, honnêtes et équitables dans un avenir prévisible. Alors, dans un contexte d’interdiction des activités politiques, que faire ?
Nous avons beaucoup réfléchi à la meilleure façon de ne pas nous asseoir et attendre on ne sait quoi. Il fallait continuer notre lutte pour le bonheur du peuple de Guinée et de tous les autres peuples africains. Mais cette fois-ci, ce ne sera plus de faire des propositions, en énonçant des choix politiques ou des concepts théoriques, mais plutôt en allant sur le terrain pour continuer du mieux que nous pouvions à conscientiser la population sur l’impérieuse nécessité de prendre elle-même ses destinées en mains afin de commencer à résoudre leurs problèmes de tous ordres, surtout face à un État défaillant>>, prompte l’UFD.
Les assises qui ont été lancées ce vendredi s’étendent sur deux jours. Les congressistes éliront le président du parti UNION DES FORCES DÉMOCRATIQUES ce samedi 3 mai 2025 pour un mandat de 5 ans.
M. Saidou Lébêré

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