3 mai : un appel aux autorités à œuvrer en faveur de la liberté de la presse (déclaration)

il y a 9 heures 18
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À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai, les associations professionnelles des médias ont fait une déclaration conjointe ce samedi à la Maison de la presse sise à la Minière. Le thème de cette année est : « Informer dans un monde nouveau – L’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias ».

Au cours de cette rencontre, les associations professionnelles des médias ont réaffirmé leur volonté de défendre une presse libre, mais aussi responsable. Et elles ont également invité les autorités à accélérer l’effectivité du FADEM pour l’amélioration des conditions de travail des professionnels des médias en Guinée.

Voici la déclaration conjointe ci-dessous :

La communauté internationale célèbre, ce samedi 3 mai 2025, la trente-deuxième édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse sur le thème : « Informer dans un monde nouveau – L’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias ». Rendez-vous annuel de réflexions et de festivités à travers le monde, cette journée a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, suivant la recommandation de la 26ème session de la conférence générale de l’UNESCO de 1991.

Elle a pour but de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse. Ce thème, éminemment contemporain, souligne l’importance croissante de l’intelligence artificielle dans la transformation des pratiques professionnelles, notamment dans le secteur des médias. En Guinée, cette réalité soulève des enjeux majeurs : la nécessité de former journalistes et techniciens, et l’urgence d’un cadre juridique approprié pour encadrer l’usage éthique et optimal de l’intelligence artificielle dans le travail journalistique.

Le 3 mai reste également une date symbolique pour rappeler que la liberté de la presse en Guinée est le fruit d’une lutte historique, menée avec courage par des journalistes et des citoyens de valeur.

Les avancées que nous célébrons aujourd’hui ont été obtenues au prix d’intimidations, d’emprisonnements, de brimades et parfois même d’agressions physiques. Cette conquête demeure fragile, car la construction démocratique est un processus continu.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant d’observer, parfois, des frictions entre le pouvoir et les médias. Toutefois, les récents événements, marqués par des fermetures de médias consécutives à des dérapages, des manquements aux cahiers des charges ou des tensions ponctuelles, ont eu des conséquences dramatiques : la perte de centaines d’emplois et une chute de 25 places dans le classement mondial de Reporters Sans Frontières.

Cette situation appelle une réponse rapide, concertée et durable.

Nous, associations de presse, réaffirmons notre volonté de défendre une presse libre, mais aussi responsable. C’est dans cet esprit que nous appelons à un nouveau départ dans les relations entre les médias et les autorités, fondé sur le dialogue, la confiance mutuelle et le respect de la loi. Tout comme nous sollicitons un approfondissement des enquêtes sur la disparition de notre confrère Marouane Camara, introuvable depuis plusieurs mois.

La transition politique en cours d’achèvement représente une opportunité historique pour moderniser notre cadre légal et l’adapter aux réalités actuelles. Nous nous tenons prêts à contribuer activement à la révision de la Loi organique sur la liberté de la presse, afin d’assurer une meilleure régulation du secteur.

Cette réforme devra notamment porter sur :

  • La définition du statut et du régime fiscal des entreprises de presse, ainsi que leur accès au marché publicitaire ;
  • L’encadrement des contenus d’information sur Internet, y compris les réseaux sociaux ;
  • L’intégration dans la législation des nouveaux médias numériques, tels que les webradios et web télévisions, désormais incontournables dans le paysage médiatique ;
  • La revalorisation des moyens financiers octroyés aux médias privés et à la Maison de la Presse.

Excellences,

Exposés à divers aléas pendant la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, les professionnels des médias ne bénéficient plus, pour l’écrasante majorité, ni d’un traitement salarial décent, encore moins d’une couverture sociale adéquate pour jouer avec plus d’efficacité leur rôle dans notre pays en pleine construction.

Face à cette situation, l’avènement du Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM) a tôt fait d’entretenir la flamme de l’espérance au sein de la corporation. Mais, à ce jour, ce fonds n’est qu’un rêve qui tarde à se réaliser. Un fonds sans fonds est comme une promesse à un enfant qui ne connaît pas l’objet de la promesse. Un adage chinois dit : Mieux vaut mille refus qu’une promesse non tenue.

Dans ce sens, les associations de presse lancent un appel solennel et pressant à l’endroit du gouvernement et de la HAC pour œuvrer au raffermissement de la liberté de la presse ainsi que de l’indépendance des médias et des journalistes dans notre pays, et à l’opérationnalisation effective du FADEM pour l’amélioration des conditions de travail des professionnels des médias en Guinée.

Excellences,

En cette journée hautement symbolique, nous souhaitons rappeler à l’ensemble des professionnels des médias et utilisateurs des réseaux sociaux la responsabilité qui leur incombe : respecter l’éthique, la déontologie, la vérité et l’intérêt public.

Il n’y a pas de presse libre sans responsabilité. De même, il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression.

À l’État revient la mission de protéger cette liberté fondamentale et de garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier. Aux journalistes, il appartient d’user de leur plume et de leur voix avec discernement, en veillant à préserver la paix sociale, l’unité nationale et la cohésion.

Chacun, à sa place, doit faire son autocritique.

Vive la liberté de la presse ! Vive la presse guinéenne ! Vive la démocratie !

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