2 ans du CNRD à la tête de la Guinée : ce qu’en dit Facinet Conté, président de l’APAE de la ville de Conakry

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Sous le règne du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le système éducatif guinéen a connu des mutations. La rigueur dans les évaluations, notamment aux examens nationaux, est saluée par de nombreux observateurs. Cependant, des difficultés demeurent pour permettre à l’école guinéenne de sortir de l’ornière. Pour parler de ces acquis, un reporter de Guineematin.com a donné la parole Facinet Conté, président de l’Association des parents d’élèves et amis de l’école (APAE) de la ville de Conakry.

Selon Facinet Conté, le système éducatif était presqu’à terre avant l’arrivée des militaires au pouvoir le 05 septembre 2021. Mais depuis, d’énormes efforts ont été fournis pour changer la donne, estime-t-il.

Guineematin.com : pendant les deux années du CNRD au pouvoir, est-ce que le système éducatif guinéen a eu de l’amélioration ?

Facinet Conté, président de l’APEAE

Facinet Conté : au nom des parents d’élèves et en mon nom personnel, je vous dirai que la junte militaire, ayant à sa tête le Colonel Mamadi Doumbouya, depuis leur prise du pouvoir, rien n’est caché, au vu et au su de tous les guinéens, épris de paix et de progrès dans le sens de l’éducation de nos enfants, nous dirons que le gouvernement a bien décollé. Quand le CNRD prenait le pouvoir, le système éducatif était presqu’à terre. Ils sont parvenus à abolir complètement la politique au niveau de l’éducation nationale. La politique ne peut pas marcher avec l’éducation. Ils auraient déjà transformé l’éducation de la Guinée en un centre de formation politique. Ce qui ne peut pas aller. Ça, c’est un progrès. Avant qu’ils n’arrivent, un secrétaire général du parti pouvait recommander n’importe qui pour aller enseigner. C’est pourquoi, il y a trop de problèmes de financement ou de régularisation des frais de ces enseignants volontaires ou vacataires. Deuxièmement, ils ont lutté contre toutes formes de revendications à l’école… Nos enfants ont étudié régulièrement, sans mouvement de troubles. Donc, tous les programmes de ces deux ans ont été effectivement épuisés et ça, c’est un progrès. Les évaluations se sont passées dans de meilleures conditions avec moins de fraudes. Ça aussi, c’est un progrès. Voyons les conditions dans lesquelles nos enfants vivaient. En dehors des écoles publiques, les écoles privées sont les plus belles de la ville. En principe, ce sont les écoles de l’Etat qui devraient être les premières, mais les écoles privées ont pris leurs places. Ça, c’est une honte pour la Guinée. Du point de vue gestion, encadrement, il y a eu des problèmes. Parce que ces enseignants volontaires ont reçu des promesses par l’ancien gouvernement. Mais le gouvernement de Mamadi Doumbouya est venu trouvé ça. Jusqu’ici, rien n’est fait. Nous les exhortons à poursuivre ce bon travail parce que ça permettra à nos enfants de bien étudier dans de bonnes conditions. Comme on le dit, pour le développement d’un pays il faut de bons cadres. Tant vaut l’école, tant vaut la nation.

Guineematin.com : pour aboutir au progrès, il faut surmonter les obstacles. Quelles sont les difficultés que vous avez eu à rencontrer au cours de ces deux ans ?

Facinet Conté : l’éducation n’est pas une course de vitesse. Il y a un manque d’infrastructures scolaires, la difficulté de régularisation des paiements des enseignants. Nos enseignants sont mal payés. Pour bien enseigner, il faut être bien à l’aise. Parce que les enseignants n’ont pas d’autres ressources que leurs salaires et ce sont des difficultés. Il faut signaler que l’APEAE n’est pas syndicaliste. Presque tous les ateliers d’éducation ; avant, les parents d’élèves étaient toujours représentés.  Il y a des ateliers qui se tiennent sans que nous soyons informés, à plus forte raison participer. Nous payons les frais de cotisation parentale, mais cet argent est très mal géré. Ça encore, c’est un problème. Nous savons bien que l’Etat ne peut pas tout prendre en charge. C’est pourquoi nous, parents d’élèves, nous avons jugé nécessaire de trouver un petit-moyen de mettre à la disposition de l’administration scolaire, pour qu’il n’y ait pas de renvoi des élèves pendant les évaluations ou des examens, tout en payant les frais de révisions, de bulletins, de badges, etc. Ils ont pris ça comme propriété privée aujourd’hui, et c’est une difficulté.  Il y a des gens qui sont chargés de mener la barque du système éducatif.

Guineematin.com : au regard de toutes ces difficultés, quel appel lancez-vous au gouvernement et aux parents d’élèves pour encore plus améliorer l’éducation de nos enfants ?

Facinet Conté : singulièrement au ministre de l’éducation, bien qu’ils aient fourni beaucoup d’efforts, mais il en reste encore beaucoup, comme ce n’est pas une course de vitesse. Assurer la bonne collaboration avec les parents d’élèves représentés par les APEAE dans les établissements. Assurer que tous frais que donnent les parents d’élèves pour l’amélioration des infrastructures scolaires, que ce soit les tables-bancs, les toilettes, que tout ça soit bien géré. Assurer la formation des enseignants et cela, à tous les niveaux.

Propos recueillis par Emmanuella ASSOU pour Guineematin.com

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