UGANC : « Mon professeur m’envoie des vidéos pornos », témoigne une étudiante

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 « Mon professeur m’envoie des vidéos pornos », témoigne une étudiante

Au compte de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, notre rédaction s’est intéressée au harcèlement sexuel dans les campus universitaires.

À l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), le harcèlement sexuel semble être un phénomène récurrent que subissent les étudiantes sous le silence coupable du rectorat.

Dans les salles de classes où en dehors, beaucoup de professeurs ou encadreurs proposent ouvertement des relations intimes aux jeunes étudiantes en contrepartie de notes ou autres services.

Malheureusement, ce phénomène est souvent subi en silence par ces victimes, par peur des représailles qu’il peut engendrer.

Du sexe en échange de notes…

M B nous livre un témoignage poignant sur une situation qu’elle a vécue il y a deux ans. « Lorsque je faisais la licence 1, un de mes professeurs m’a fait des avances pendant deux mois. Vu que je ne réagissais pas, il a supprimé toutes mes notes de cours et durant l’évaluation finale, il m’a interdit de composer. Je me suis plaint au département, mais ils n’ont rien fait et finalement, j’ai été obligée de reprendre la matière l’année dernière».

Sous couvert d’anonymat, cette autre jeune femme nous raconte avoir été victime de harcèlement sexuel et moral de la part d’un de ses professeurs. « Il m’envoyait régulièrement des vidéos pornos sur Messenger et WhatsApp en me proposant de faire les mêmes actes avec lui. Quand je l’ai bloqué, il a fini par me renvoyer de son cours. Cela m’a démoralisé durant toute l’année parce que cette matière était dans notre programme de spécialisation. Ici à Gamal, même si tu te plains contre un professeur, tu n’obtiendras jamais gain de cause, donc on subit sans rien dire ».

À en croire une autre étudiante, les jeunes étudiantes sont souvent victimes de harcèlement dans le campus de la part de leurs professeurs et certains de leurs collègues. « Il y a des profs qui m’envoient des messages vraiment déplacés et parfois m’appellent à des heures très tardives et lorsque je ne réponds pas, ils sont capables de tous parce qu’ils ne sont jamais sanctionnés par le département ».

Le harcèlement sexuel dans les universités guinéennes n’est pas un fait isolé. Les autorités éducatives au plus haut niveau en sont informées.

Selon le tout premier rapport sur le harcèlement sexuel en milieu universitaire publié par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRI), 24,10 % des étudiantes guinéennes sont victimes de harcèlement sexuels de la part des professeurs au sein des campus universitaires.

Que dit la loi guinéenne sur le harcèlement ?

Le Code pénal de 2016 en ses articles 277, 278 et 279 définit le harcèlement sexuel comme “le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant ; soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers”.

Ces faits mentionnés ci-dessus sont punis d’un emprisonnement de 3 mois à 1 an et d’une amende de 500.000 à 1.000.000 de francs guinéens ou de l’une de ces deux peines seulement.

Ces peines sont portées à un emprisonnement de 2 ans et à une amende de 2.000.000 de francs guinéens lorsque les faits sont commis :
1. Par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ;
2. Sur un mineur de moins de 18 ans ;
3. Sur une personne dont la particulière vulnérabilité, dû à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou mentale, à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ;
4. Sur une personne dont la particulière vulnérabilité ou dépendance résultant de la précarité de sa situation économique ou sociale, est apparente ou connue de leur auteur ;
5. Par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteurs ou de complices.

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