Transition en Guinée : “L’Union africaine suit les pas de la CEDEAO”, selon Zoutomou

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 "Il n'était pas à sa place" (Zoutomou)

Alors qu’une mission de l’Union africaine séjourne à Conakry pour évaluer le processus de transition, plusieurs acteurs politiques expriment leurs réserves quant à l’efficacité des démarches entreprises. Dr Edouard Zoutomou Kpogomou, président de l’UDRP et vice-président de l’ANAD, partage son point de vue sur la situation actuelle et les limites du processus.

Selon lui, les recommandations formulées par la mission de l’Union africaine en faveur d’un processus inclusif ne doivent pas être mal interprétées : « Que la mission de l’Union africaine fasse des recommandations dans le sens de l’inclusivité ne veut pas dire qu’elle cautionne ce qui s’est passé et ce qui se passe. Ce qui se passe aujourd’hui aurait dû avoir lieu depuis très longtemps », a-t-il affirmé.

S’il reconnaît le ton diplomatique habituel de la délégation, il insiste sur le fait que l’Union africaine a souligné l’impératif du respect de ses propres normes . « Ils ont félicité le gouvernement pour ses efforts, comme le veut la formule diplomatique, mais en même temps, ils ont rappelé que le retour à l’ordre constitutionnel doit se faire selon les normes de l’Union africaine. Et ces normes, c’est l’inclusivité totale. On ne peut pas en exclure certains pour des raisons de convenance », précise-t-il.

Edouard Zoutomou déplore que le cadre de dialogue actuel ait été, selon lui, imposé par une seule faction, et non défini par consensus. « Une transition se gère dans le consensus. Le cadre de dialogue ne peut pas être imposé. Il faut un dialogue franc, accepté par tous. Or, ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont plutôt des manifestations qui relèvent plus du culte de la personnalité que d’un processus inclusif. »

Il estime qu’ancien ministre de la réconciliation nationale et acteur politique “expérimenté”, Bah Oury aurait pu jouer un rôle plus actif dans ce sens. « Il aurait dû, dès le début, servir de trait d’union entre la junte et le reste de la classe politique. »

L’opposant critique aussi le manque de fermeté de l’Union africaine, qu’il juge “trop passive” face aux dérives de la transition. « L’Union africaine s’est carrément alignée sur les traces de la CEDEAO, soit par inaction, soit par ses propres limites. Je ne blâme pas l’UA pour le comportement du Premier ministre, mais je dis simplement qu’il ne s’est jamais inscrit dans une dynamique de rassemblement. »

Concernant l’utilité des recommandations, Dr Zoutomou se montre circonspect. « Ce n’est pas que ces recommandations sont inutiles, mais il y en a déjà eu tellement, y compris de la CEDEAO. Tant qu’il n’y aura pas de réelle volonté politique en interne, toutes les missions et recommandations du monde n’y changeront rien. »

Interrogé sur ce qu’il dirait à la délégation si elle venait à rencontrer l’opposition, sa réponse est claire. « Nous dirions que rien n’a changé. Les promesses de retour à l’ordre constitutionnel n’ont pas été suivies d’actions concrètes. Si la mission souhaite rencontrer les forces politiques ou les coalitions, nous serions honorés de leur exposer notre lecture du processus. »

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