TPI de Dixinn : une dame poursuit sa coépouse pour complicité de diffamation et harcèlement moral

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Poursuivie pour ‘’complicité de diffamation et harcèlement moral’’ par sa coépouse Marie Madeleine Koundouno, madame Marie Condé et ses deux co-accusés, Harouna Moussa Diallo et Mamadou Dian Soumah, gardiens, ont comparu ce mercredi 26 février devant le tribunal de première instance de Dixinn pour être entendus.

Appelé à la barre en premier, Harouna Moussa Diallo, désigné par la plaignante comme étant au centre de cette affaire, a nié les faits articulés contre lui devant le tribunal. Cependant, lors de sa convocation devant les policiers enquêteurs, il avait laissé entendre qu’il travaillait pour Marie Madeleine Koundouno, ce qu’il a reconnu ici. Il a expliqué que dans l’exercice de sa profession de gardien, un jour, il a été approché par le chauffeur de madame, qui lui a demandé s’il travaillait là-bas. Il a répondu par l’affirmative. Le chauffeur lui a demandé s’il était affecté de façon permanente là-bas, et il a répondu que non, qu’il venait remplacer quelqu’un en cas d’absence.

Lors de son audition à Nongo, il a rappelé qu’à cause de la menace de partir seul en prison sur l’insistance de la plaignante, il avait dit que celle-ci l’avait approché et il a tenu des propos tendant à gâter le nom de sa patronne. « Elle (Marie Madeleine Koundouno, nldr) fait la cour dans un langage soussou ». Face à une question du parquet, il s’est rétracté en déclarant : « Je ne fais que parler, mais cela ne repose sur rien. Je ne savais pas que c’était un piège lorsque le chauffeur m’a demandé», a-t-il précisé.

Le procureur a poursuivi en demandant s’il savait que si les propos qu’il avait tenus tombaient dans l’oreille de son époux, cela pourrait gâter l’équilibre de sa famille. Harouna Moussa Diallo a répondu : « Oui, je le sais, et je reconnais avoir tenu des propos tendant à gâcher le nom de madame. »

Le procureur de lui rappeler qu’il a parlé des 5 millions et a dit devant les policiers enquêteurs que la coépouse de madame a dit qu’elle allait donner 5 millions chaque mois s’il  fait son travail.

Harouna Moussa Diallo a répondu: « Oui, je l’ai dit, mais j’ai menti au sujet de madame Marie Condé. » 

Le procureur lui a posé la question de savoir également s’il avait été menacé ou s’il était au courant que la plaignante sortait avec des hommes. Harouna a répondu qu’il n’avait été ni insulté, ni contraint de dire ce qu’il a dit, et qu’il n’était pas au courant que madame avait des liaisons avec un homme. «Mais j’avais des maux de tête c’est pourquoi j’ai dit ça». 

À la barre, Marie Condé, coépouse de la plaignante depuis plus d’une année, a expliqué au tribunal qu’elle ne connaissait pas sa coépouse et que c’était par le biais de son mari qu’elle savait qu’elle existait. C’est au commissariat qu’elle l’a vue pour la première fois. Elle ajoutera que c’est une semaine avant le mariage de sa coépouse qu’elle a entendu son mari en parler mais qu’elle n’a jamais eu de contact avec elle ni pris connaissance des détails du mariage, encore moins après le mariage. 

Concernant l’histoire des 5 millions qu’elle aurait donné chaque mois, Marie Condé a indiqué à plusieurs reprises que c’est à Harouna de répondre pourquoi il a dit cela et qu’elle est curieuse de savoir.

À la question de savoir si elle n’avait jamais commissionné Harouna Moussa Diallo, madame Marie Condé a répondu par la négative. 

Face aux questions de la partie civile, qui voulait savoir si elle appréciait que ses enfants aillent chez sa coépouse, madame Marie Condé a clairement indiqué qu’elle n’aimait pas que ses enfants partent chez sa coépouse, craignant pour leur sécurité. Cependant, son mari continue à les envoyer là-bas pour qu’ils tissent des liens avec les enfants de sa coépouse.

Pour finir, Marie Madeleine Koundouno, la plaignante, a déclaré devant ce tribunal : « Je suis persécutée, on me traite de pute, elle me rabaisse avec ses amies, me diffame, se moque de mon physique, elle envoie des vidéos à ses collègues pour se moquer de mon apparence. Les vidéos sont disponibles sur les réseaux sociaux. Elle a même dit à mon mari que je sors avec des hommes. À cause de tout ça, même mes travailleurs me considèrent comme une femme légère. La famille du monsieur est au courant parce que plusieurs réunions ont été organisées, et notre mari a dit de gérer ça entre nous. »

La plaignante a également rapporté que sa coépouse cherchait à rencontrer ses proches et connaissances. Elle a précisé que son premier chauffeur, nommé Aly, avait été renvoyé. « Mon gardien a même été filmé tard dans la nuit, vers 23 h, en train de regarder par ma fenêtre », a-t-elle ajouté. Elle a poursuivi en affirmant que sa coépouse disait : « Je ne resterai pas dans ce foyer pendant un an, je vais partir comme les autres avant moi. Elle cherche des informations sur moi pour me faire sortir de mon foyer… Elle veut ma mort. Il faut que cette femme me laisse. Si quelque chose m’arrive, c’est elle qui l’aurait fait, parce qu’elle est capable de me tuer pour un homme. Les vidéos dans lesquelles elle me rabaisse sont nombreuses… Elle dit que mon mari m’a épousée pour faire ses sales besognes sur moi. »

Concernant la proposition d’argent d’un montant de 20 millions de francs guinéens et de 2 téléphones qu’elle aurait offerts à Harouna Moussa Diallo contre des aveux, la plaignante a répondu qu’elle n’avait pas entrepris de telles actions. Elle a précisé que si Harouna refusait, elle se tournerait vers d’autres options.

Craignant pour sa sécurité, dame Marie Madeleine Koundouno a indiqué : «celui qui est capable de payer des gens jusqu’à 5 millions par mois pour savoir ce que tu fais sera capable de te faire empoisonner» 

Amené à poser des questions à cette partie civile, l’avocat de la défense a fait des observations sur l’impartialité du juge et le parquet dans cette affaire. Sur son siège, le président du tribunal, Aboubacar Thiam, s’est dessaisi de l’affaire et l’a renvoyée à la prochaine audience. 

Mamadou Yaya Barry 

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