Terrorisme en Afrique : plus de 150 000 morts en dix ans, le Sahel en tête des zones les plus meurtries

il y a 23 heures 55
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Selon une récente étude publiée par l’Africa Center for Strategic Studies, la violence perpétrée par les groupes islamistes militants a connu une flambée alarmante sur le continent africain. Depuis 2023, les décès liés à ces violences ont augmenté de 60 %, une tendance largement portée par l’escalade des conflits dans le Sahel et en Somalie.

L’étude révèle que les groupes islamistes actifs sur le continent demeurent de puissants vecteurs d’instabilité dans cinq principaux théâtres d’opérations : le Sahel, la Somalie, le bassin du lac Tchad, le nord du Mozambique et l’Afrique du Nord. Au total, 22 307 décès ont été enregistrés sur l’année écoulée, maintenant un niveau de létalité record depuis 2023.

“Près de la moitié des décès (10 685) de l’année écoulée ont eu lieu au Sahel. La Somalie représente environ un tiers des décès sur le continent (7 289). Avec le bassin du lac Tchad, ces trois régions représentent 99 % des décès liés aux militants islamistes en Afrique l’année dernière”, souligne l’étude.

La dynamique des attaques a été marquée par des opérations offensives menées dans chacun des cinq théâtres identifiés, avec une intensité particulièrement élevée au Sahel et en Somalie. Résultat : une hausse de 14 % des décès liés aux combats sur l’ensemble du continent en un an, soit 15 678 morts.

L’étude indique par ailleurs que plus de 950 000 km² de territoires africains — l’équivalent de la superficie de la Tanzanie — sont aujourd’hui sous contrôle islamiste. Sur la dernière décennie, la Somalie et le bassin du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Tchad, sud-est du Niger) figuraient parmi les zones les plus meurtrières, concentrant chacune environ un quart des décès annuels. Mais la tendance a basculé en 2022, avec une recrudescence des violences dans le Sahel, qui est devenu l’épicentre du jihadisme en Afrique.

En dix ans, le Sahel et la Somalie ont chacun enregistré plus de 49 000 décès liés aux groupes islamistes militants, contre environ 39 000 pour les pays du bassin du lac Tchad. À l’échelle continentale, le bilan s’élève à environ 155 000 morts sur cette période.

Le Sahel, cœur de la tourmente

Le Sahel enregistre en moyenne 10 500 décès par an sur les trois dernières années, soit plus du double de la moyenne observée entre 2020 et 2023 (4 900 décès par an), et sept fois plus qu’en 2019. Les pays les plus touchés sont les trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

“Les groupes islamistes militants liés au réseau Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimeen (JNIM) sont responsables de 83 % des décès au Sahel. Dirigés par le Front de libération du Macina et Ansar Dine, ces groupes du JNIM opèrent principalement dans le nord, le centre et le sud du Mali, ainsi que dans le sud du Burkina Faso. Comptant environ 6 000 à 7 000 combattants (dont la grande majorité sont originaires du Sahel), ces groupes progressent également dans les zones frontalières des pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) est l’autre principale menace islamiste militante dans cette région, principalement concentrée dans le nord du Burkina Faso et l’ouest du Niger. Avec environ 2 000 à 3 000 combattants, l’EIGS est à la fois un rival et un allié du JNIM”, indiqué l’Africa Center for Strategic Studies

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