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À quelques jours de la fête de Tabaski, également appelée fête du Mouton, l’ambiance est loin d’être festive dans les marchés à bétail de Conakry. Malgré l’importance religieuse de l’Aïd al-Adha, marquée par le sacrifice rituel d’un mouton, les éleveurs peinent à écouler leurs animaux.
Il est 11 heures au parc à bétail de Kaporo-Rails, dans la commune de Ratoma. Sur place, la fréquentation reste faible. La flambée des prix, conséquence de la crise économique, dissuade bon nombre de clients. De leur côté, les commerçants font face à des coûts d’approvisionnement en hausse, aggravés par la hausse des tarifs de transport et un marché d’approvisionnement de plus en plus instable.
Aboubacar Bayo, éleveur et vendeur de bétail, témoigne des difficultés rencontrées : « La clientèle est réduite parce que les gens n’ont pas les moyens. Sinon, tout le monde a besoin d’immoler un mouton pendant la fête de Tabaski. Il y a plusieurs personnes qui viennent demander le prix des moutons, mais ils s’en vont après, faute de moyens financiers. Le plus souvent, c’est dans les trois ou quatre jours avant la fête que les gens achètent beaucoup de moutons », explique-t-il.
La majorité des bêtes proposées à la vente viennent de l’étranger, notamment du Mali, comme le précise l’éleveur : « Les 80 % des moutons que vous voyez sont venus de la République du Mali, précisément du nord. Parce que c’est là-bas qu’on en trouve en grande quantité. Mais même au Mali, actuellement, c’est très difficile d’en trouver, parce que le nord est secoué par des problèmes d’insécurité liés au djihadisme », souligne-t-il.
Autre contrainte de taille : la question monétaire. Les transactions se font en franc CFA, obligeant les vendeurs à convertir les francs guinéens. « Par exemple, si tu as le franc guinéen, il faut faire la monnaie en franc CFA. Aujourd’hui, pour gagner 5 000 francs CFA, il te faut 80 000 GNF. En plus, il y a eu une augmentation de plus de 25 % sur le prix habituel, comparativement aux années précédentes. Parce que les moutons que l’on achetait au Mali, par exemple à 5 000 francs CFA il y a deux ans, sont désormais à 150 000 ou 160 000 CFA. Donc, quand on évalue le coût du transport et des taxes à payer, on est obligé de vendre des moutons à 5, 4 voire 3 millions GNF, selon leur taille », détaille Aboubacar Bayo.
Dans un tel contexte, la Tabaski 2025 s’annonce éprouvante, aussi bien pour les éleveurs que pour les fidèles, tous confrontés à la flambée des prix et à une crise économique persistante.
L’article Tabaski : le cri d’alarme d’un vendeur de moutons est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.