Tabaski : à Kindia, le grand marché boudé par les clients, la conjoncture pointée du doigt

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À moins de quarante-huit heures de la fête de l’Aïd el-Kebir, communément appelée Tabaski, l’ambiance habituelle du grand marché de Kindia semble bien terne. L’effervescence des préparatifs tarde à se faire sentir, au grand désarroi des vendeuses, qui comptaient sur cette période pour dynamiser leurs ventes. Mais les clients se font rares, et les étals restent bondés de marchandises.

Parmi ces commerçantes, Rabiatou Camara exprime son inquiétude face à une situation économique difficile : « nous sommes là chaque jour, mais il est difficile d’avoir même un client. Parfois, de jeunes garçons rôdent autour de nos marchandises pour tenter de les voler. Les clients aimeraient acheter, mais dès qu’on annonce les prix, ils reculent. Parfois, on revend au même prix que celui d’achat juste pour ne pas rentrer les mains vides. On a une famille à nourrir, et c’est avec ces petites ventes qu’on subvient à nos besoins quotidiens. »

En toile de fond, une inflation persistante plombe le pouvoir d’achat des habitants. Entre la nécessité de se nourrir et celle de s’habiller pour la fête, beaucoup sont contraints de faire un choix difficile. M’Balia Camara, également vendeuse, pointe le manque de liquidités : « ce n’est pas que les prix sont trop élevés, c’est que les gens n’ont pas d’argent. Même s’ils aiment une marchandise, ils se contentent de la regarder, puis repartent. Il arrive qu’on vende à perte, juste pour ne pas tout perdre.»

Dans les allées du marché, la morosité l’emporte donc sur l’enthousiasme des préparatifs. À moins d’un retournement de situation, beaucoup redoutent que la Tabaski 2025 ne soit célébrée dans la sobriété, conséquence directe d’une conjoncture économique toujours plus difficile.

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