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Comment devenir agent de joueurs, approcher les clubs et placer les joueurs à l’étranger, qui sont les faux ou vrais agents de joueurs ? sont entre autres questions auxquelles Souleymane Youla, ancien Syli devenu agent de joueurs, a répondu dans une interview exclusive accordée à notre rédaction au téléphone.
[Parie 1]
- Comment êtes-vous devenu agent de joueur ?
« Pour devenir un agent de joueur, il faut absolument avoir des contacts. Un agent de joueur sans contact est pratiquement impossible à exercer le métier. Quand j’étais professionnel, je savais exactement ce que je voulais devenir à la fin de ma carrière. C’est pourquoi dans chaque club où je suis passé, j’ai noué des très bons rapports, j’ai été exemplaire dans ma carrière avec mes coéquipiers. Aujourd’hui la plupart d’entre eux sont des entraîneurs, des directeurs sportifs et des managers. Avec ces relations que j’ai tissées, j’ai la possibilité d’avoir l’accès facile à pas mal de club. Sans oublier mes anciens coachs aussi qui sont toujours en activité, ça me rend la tâche vraiment facile. Et c’est ce qui a d’ailleurs motivé ma reconversion en tant qu’agent de joueur. »
- Comment négociez-vous avec les clubs pour y placer un joueur ?
« Je fais des propositions sur des profils de joueurs dont je dispose. Si ça intéresse le club, alors on discute et je mets le joueur à leur disposition. »
- Comment obtenez-vous des joueurs ?
« On organise souvent des détections en Guinée. J’ai des partenaires au pays qui font le travail ici en amont et puis moi et ma structure nous venons avec des clubs pour recruter les meilleurs.
- Avez-vous des difficultés dans l’organisation des détections des joueurs jusqu’à leur * placement dans les clubs de votre choix ?
« Le problème chez nous en Guinée, ce n’est pas le talent qui manque c’est plutôt le suivi et tenez-vous bien les joueurs guinéens ne sont pas aussi sérieux, cela est une réalité. J’ai vécu ça avec pas mal de joueurs que j’ai envoyés en Europe. L’Afrique et l’Europe les mentalités sont différentes. La plupart quand il arrive dans les clubs européens, ils pensent qu’ils sont au sommet alors que ce n’est pas le cas. Le niveau est très différent et les mentalités sont tout autres ».
- Qu’est-ce qu’il faut pour réussir en Europe pour les footballeurs notamment guinéens ?
« Si tu veux réussir en Europe tu dois travailler dur. Quand tu arrives ici, il faut rehausser le niveau, avoir un bon comportement pour que tu puisses signer dans un club professionnel.
C’est la raison pour laquelle à chaque fois que je dois recruter un joueur je dois moi-même me déplacer pour aller le voir ça ne reste qu’une ou deux fois. »
- Il y a des agents véreux qui escroquent des joueurs avec des promesses (c’est le cas des locaux guinéens après le CHAN 2021). Qu’en pensez-vous ?
« Le constat est alarmant, il y a eu beaucoup de joueurs qui avaient la possibilité de triompher, mais malheureusement aucun n’a réussi, excepté Morlaye Sylla qui a quitté directement le championnat guinéen pour atterrir dans un club professionnel et qui joue en première division. C’est le seul, avec tous les joueurs qui se sont fait valoir lors de cette compétition qui on tenter enfin une aventure en Europe mais malheureusement personne n’a réussi son pari. C’est dommage et déplorable. Les agents en sont responsables mais aussi les joueurs eux-mêmes ont leur part de responsabilité, les clubs où ils sont issue ne sont pas bien structuré. Les joueurs ne sont pas bien entourés. C’est tous ses facteurs aussi qui freine l’évolution des joueurs guinéens. N’oubliez pas aussi qu’en Guinée il y a problème de niveau, le championnat est faible, il ne faut pas se cacher, le niveau est très bas. »
- Quelle appréciation faites-vous du championnat national de Guinée ?
« Vous allez voir que le championnat a pris fin et cette saison vient de commencer, aucun joueur n’a réussi la saison dernière à sortir du championnat guinéen et venir directement dans un club professionnel non. Personne.
Dans le quartier on te dit oui ! tu es le meilleur, mais ce n’est pas possible. Alors que tu es très loin d’y arriver, le plus souvent c’est ce qui trompe certains joueurs guinéens. Tu prends le Sénégal en guise d’exemple, chaque année une quinzaine de joueurs sortent du championnat sénégalais pour rejoindre les championnats européens. Ce n’est pas anodin, c’est parce que le niveau est bon, la mentalité y est, et les jeunes sont conscients du travail qui les attend pour pouvoir prospérer.
Sans oublier que tous ses jeunes sénégalais sont issus des centres de formation de qualité. Ils n’ont aucun problème à s’intégrer dans n’importe quel environnement européen.
Je me rappelle, quand je jouais à Metz en France, la génération foot du Sénégal avait déjà noué un partenariat avec le club.
Quand les joueurs sénégalais venaient ils avaient un vrai caractère, une belle mentalité. La plupart d’entre eux se sont frayé un chemin. Ils sont partis dans d’autres championnats et d’autres clubs. Donc voilà c’est cette volonté qui manque aux Guinéens. Contrairement aux joueurs guinéens, aucun n’est sorti d’un centre de formation. Quand tu prends des joueurs comme ça ils arrivent en Europe ils arrêtent de travailler. Les mentalités sont complètement différentes. Voilà une raison de plus de l’échec des footballeurs guinéens notamment la nouvelle génération. Le talent ne suffit pas. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en ligne de compte », a indiqué l’ancien international guinéen qui vit actuellement en Hongrie.
Interview réalisée par Alseny Baldé pour Africasport.