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Le gouvernement guinéen innove ! Pour la première fois, une réforme nationale met en place une assurance destinée aux étudiants des établissements publics d’enseignement supérieur. Cette initiative vise à protéger les étudiants contre les risques majeurs pouvant freiner leur parcours académique.
En collaboration avec l’Association professionnelle des assureurs de Guinée (APAG), le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a lancé, ce vendredi 30 mai 2025, une campagne de sensibilisation sur l’assurance estudiantine. Une initiative qui vise à mieux protéger les étudiants inscrits dans les institutions publiques d’enseignement supérieur.
À travers une caravane de sensibilisation, une centaine d’étudiants issus notamment de l’Institut supérieur de formation à distance et de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, ont assisté à cette conférence d’information sur les contours de cette réforme.
Dans son allocution, Ibrahima Keita, secrétaire général des Associations Professionnelles des Assureurs de Guinée, a détaillé les démarches à suivre : «Il ne s’agit pas d’une couverture universelle, mais d’une prise en charge ciblée sur les risques majeurs. Cette assurance couvre les accidents corporels non intentionnels, trois maladies graves : cancer, AVC et insuffisance rénale , la responsabilité civile de l’étudiant, le décès, qu’il soit naturel ou accidentel. Les dommages liés à des actes volontaires (bagarres, émeutes, vandalisme…), ou à des accidents survenus à l’étranger, ne sont pas couverts. Les indemnisations varient selon la gravité : 10 millions de francs guinéens pour un décès accidentel, 1,5 million pour une hospitalisation suite à l’une des maladies graves couvertes. »
Poursuivant, le secrétaire général de l’APAG a déclaré que «chaque établissement dispose désormais d’un point focal à l’infirmerie, chargé d’accompagner les étudiants dans leurs démarches en cas de sinistre. Déclaration à l’infirmerie, signalement aux autorités en cas d’accident de la route, dépôt de documents administratifs… la procédure est désormais encadrée.»
Si la réforme est globalement bien accueillie, certaines voix s’élèvent pour demander une adaptation plus réaliste au contexte sanitaire guinéen. Le médecin de l’Université Général Lansana Conté a ainsi suggéré une requalification des maladies couvertes : « Les cas de cancer ou d’AVC sont rares chez les étudiants en Guinée. En revanche, les crises d’asthme, le paludisme chronique ou les hémorroïdes sont beaucoup plus fréquents. »
Une remarque entendue par les responsables, sans promesse de modification immédiate. « Nous en prendrons note », a répondu Aminata Deen Touré, Directrice de l’innovation au ministère. « Mais les choix ont été faits par les compagnies d’assurance, sur la base de critères médicaux et actuariels. L’assurance estudiantine est le fruit d’une convention signée avec un pool de cinq assureurs, sous la coordination de l’APAG. Elle vise à garantir aux étudiants un apprentissage dans un environnement sécurisé et à les protéger contre les risques majeurs qui peuvent compromettre leurs études », a-t-elle expliqué.
Elle a également souligné que cette campagne de sensibilisation s’étend à toutes les régions administratives du pays. Seuls les étudiants inscrits dans les institutions publiques via Parcoursup Guinée sont concernés.
Du côté des bénéficiaires, le sentiment est largement positif, même si certains appellent à la prudence.
« Nous saluons cette avancée. Elle montre que les autorités pensent à nous », a déclaré Fatoumata Diaraye Diallo, étudiante en licence 2 en développement communautaire.
« C’est une très bonne chose. Mais j’encourage mes camarades à ne pas abuser de ce système. L’assurance ne doit pas devenir un prétexte pour s’exposer au danger », a renchéri Moussa Bérété, étudiant en Lettres modernes.
La caravane de sensibilisation ne s’arrête pas à Conakry. Elle se déploiera dans les sept régions administratives du pays afin d’informer tous les étudiants concernés. Pour le ministère, cette réforme s’inscrit dans une volonté plus large d’assurer un cadre d’apprentissage serein et responsable, en phase avec les défis actuels du système éducatif guinéen.