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Le président du parti des Citoyens au Service de la République (CSR), Robert Théa, a pris la parole ce mardi 25 mars 2025 lors d’une conférence de presse à la Maison de la Presse. Il a analysé le jeu politique du Premier ministre Amadou Oury Bah, son opportunisme et son soutien ambigu à Mamadi Doumbouya, en comparant les deux transitions, celle de 2009 dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara et celle en cours, menée par le Général président.
Au-delà des critiques, Théa a dénoncé ce qu’il considère comme une manœuvre politique visant à servir des intérêts personnels plutôt qu’à respecter la logique démocratique.
L’une des principales accusations de Robert Théa repose sur un événement clé de la transition politique guinéenne en 2009, lorsque le capitaine Moussa Dadis Camara était à la tête du pays après le coup d’État de décembre 2008. À cette époque, Amadou Oury Bah s’était fermement opposé à la candidature de Dadis Camara à la présidence, estimant qu’il ne devait pas se présenter à la tête de l’État. Selon Théa, Bah Oury faisait partie de ceux qui refusaient catégoriquement l’idée que Dadis Camara puisse briguer un mandat présidentiel après son accession militaire au pouvoir.
« Ce n’était pas une logique démocratique qui était suivie. C’était une logique d’intérêt, c’est tout », a précisé Robert Théa. Pour lui, il ne fait aucun doute que Bah Oury, en soutenant implicitement la candidature de Mamadi Doumbouya, cherche avant tout à garantir sa propre position dans le nouvel ordre politique, au détriment des principes démocratiques qu’il revendiquait autrefois.
Pour Robert Théa, bien que Bah Oury n’ait pas explicitement exprimé son soutien à Mamadi Doumbouya comme d’autres membres de la transition, des personnalités politiques telles que le général Amara Camara ont déjà pris position en faveur de Doumbouya. Lors d’un discours prononcé à Kindia, ce dernier avait déclaré que « la candidature de Mamadi Doumbouya est la seule alternative », un message clair pour les partisans de la transition. Bah Oury, quant à lui, a opté pour une approche plus ambiguë, exprimant son soutien à la candidature du président Doumbouya tout en utilisant le conditionnel.
Cette position floue et changeante de Bah Oury soulève des interrogations sur sa réelle volonté de mener une transition véritablement inclusive et démocratique. Robert Théa, en dénonçant cette ambiguïté, remet en question la sincérité de ceux qui se trouvent aujourd’hui à la tête de la primature et des institutions de la transition.
« Le Premier ministre a conditionné son soutien. Nous ne raisonnons pas en fonction du conditionnel. S’il a dit qu’il soutient la candidature du président Mamadi Doumbouya, il faut comprendre que les temps ont changé. Et deuxièmement, c’est parce qu’il ne voulait pas que le capitaine Mamadi Doumbouya soit président. Donc, ce n’était pas une logique démocratique qui était suivie. C’était une logique d’intérêt, c’est tout », a-t-il tranché.
Selon lui, tant que les calculs d’intérêts personnels et les jeux de pouvoir continueront de guider les actions des responsables politiques, la Guinée risque de se retrouver dans une situation où la transition sera marquée par la même logique qui a conduit à la prise du pouvoir par les militaires en 2008 et 2021.
Il convient de noter que le leader du parti des Citoyens au Service de la République a profité de cette occasion pour présenter officiellement le projet de société de sa formation politique, qui repose notamment sur la rupture dans la gouvernance, les questions de jeunesse, le renforcement de la démocratie et du partenariat.
Sâa Robert Koundouno
L’article Robert Théa dénonce le double discours de Bah Oury : « de l’opposition à Dadis à l’appui de Doumbouya » est apparu en premier sur Mediaguinee.com.