Retard des bourses : les étudiants guinéens en Russie ploient sous la misère, témoignages émouvants

Depuis plusieurs mois, les étudiants guinéens en Russie, qui représentent l’élite future du pays, se trouvent dans une situation critique en raison du retard de leurs bourses.

Le Front National pour la Défense des Étudiants Guinéens en Russie leur porte-voix, a lancé un appel désespéré aux autorités du pays, notamment au Président Mamadi Doumbouya et au Ministère des Affaires Étrangères, pour intervenir face à des conditions de vie de plus en plus insoutenables.

Dans une vidéo poignante de cinq minutes transmise à MediaGuinee, les étudiants ont d’abord exprimé leur désespoir et appelé à l’aide, dénonçant l’inaction des autorités. Rappelant que les bourses ne sont pas un privilège, mais un droit.

Dans leurs interventions faites à tour de rôle, ils ont mentionné que beaucoup d’entre eux sont désormais contraints de travailler sur des chantiers au lieu de se concentrer sur leurs études.
Prenant la parole en premier, FranK [nom volontairement modifié], l’un des porte-paroles, a débuté en adressant un appel direct aux autorités guinéennes : « Nous en avons été privés depuis plus de six mois. Nous sollicitons l’attention urgente du Président Mamadi Doumbouya, du gouvernement, ainsi que des ministères concernés. »

L’ampleur de la situation devient encore plus dramatique à travers les témoignages des étudiants. Mola, a quant à lui, révélé que l’année dernière, le retard des bourses avait atteint 11 mois, un retard qui avait entraîné des souffrances extrêmes pour les étudiants, souvent loin de leurs familles.
« Nous avons enduré 11 mois de galère, de faim et de souffrances surtout loin de nos parents. C’est compliqué et nous n’avons qu’eux pour nous soutenir. Et ce qui nous rend tristes de plus, c’est que nos autorités ne communiquent pas avec nous sur ce qui ne va pas. Pourtant l’année passée, ils n’ont promis que ça ne se reproduira plus. Et voilà aujourd’hui, cela recommence avec un retard de six mois. Certains étudiants sont obligés de travailler sur des chantiers pour survivre, tandis que d’autres ont cessé d’aller en classe », a-t-il ajouté.

SouDia a également souligné l’impact dramatique sur les études.
« Certains étudiants sont obligés de faire des travaux de 12 heures par jour pour payer leurs loyers et autres dépenses. Cela affecte gravement leurs études », a-t-il dénoncé.

De son côté, MouTé a exprimé son incompréhension face à la situation : « Cela fait six mois que nos bourses ne sont pas payées, et nous n’avons aucune explication officielle. Nous appelons les autorités à prendre des mesures immédiates. »

Enfin, MaMa a conclu en soulignant l’importance de la dignité : « La dignité, c’est l’harmonie entre le dire et le faire. Nous espérons que les autorités guinéennes agiront en toute dignité. »

Il faut noter que face à cette situation d’urgence, ces étudiants disent attendre des réponses concrètes et un soutien immédiat de la part de leurs autorités.

Sâa Robert Koundouno

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