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La rentrée scolaire en Guinée fait l’objet d’une vive polémique. Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) s’oppose fermement à la date du 15 septembre fixée par le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A). Le Syndicat, l’un des plus représentatifs du pays, a qualifié cette date d’intenable et d’inacceptable et a exigé plusieurs conditions avant d’accepter une quelconque autre date désormais, mais qui ne soit pas celle-ci.
Des préalables essentiels pour le SLECG
Lors d’une assemblée générale exceptionnelle, ce mercredi 27 août, le SLECG, dirigé par le tandem Aboubacar Soumah et Kadiatou Bah, a posé une série de conditions pour la rentrée des classes. Ces revendications, qui seront transmises au gouvernement dans un mémorandum, comprennent : La signature du statut particulier des enseignants; Le déblocage immédiat des salaires de 3 317 enseignants; La reconnaissance des enseignants contractuels communaux de la zone spéciale de Conakry; La reconnaissance des contractuels communaux non retenus lors du dernier concours d’intégration à la fonction publique locale.
Une décision unilatérale qui ne passe pas !
Le président du syndicat, Aboubacar Soumah, a vivement critiqué la décision du ministère, prise sans aucune consultation des partenaires sociaux. Selon lui, cette approche met de côté la tradition de concertation entre le gouvernement et les syndicats, une tradition qui a pourtant permis de résoudre de nombreux problèmes dans le passé.
Le camarade Soumah dénonce un manque de respect du ministère à l’égard des enseignants, en déclarant : « Ils ont mis la tradition de côté, celle d’un partenariat, n’est-ce pas, fécond, au cours duquel on discute les problèmes et on trouve la solution. Aujourd’hui, nous sommes relégués au second plan. On prend la décision maintenant, on nous met devant les faits accomplis et on nous dit d’accepter ça. »
Au-delà du manque de concertation, la date du 15 septembre est jugée irréaliste et pénalisante pour les enseignants. Aboubacar Soumah explique que cela revient à priver les enseignants d’une partie de leurs vacances, qui durent normalement trois mois. Il a précisé que la rentrée administrative le 8 septembre et la rentrée scolaire le 15 engloutissent le mois de septembre, laissant peu de temps aux enseignants pour se préparer.
De plus, il a souligné les difficultés financières rencontrées par les enseignants, notamment le manque de moyens pour acheter les fournitures scolaires pour leurs propres enfants. Enfin, il a évoqué le fait que de nombreux enseignants, qui vivent dans les préfectures éloignées, n’auront pas le temps de rentrer et de se préparer pour la rentrée.
« Est-ce que ça, c’est tenable ? Non, ce n’est pas tenable », a-t-il affirmé sous les applaudissements des militants du syndicat, fortement mobilisés pour cette cause.
Alhassane Fofana