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Guinenews, dans sa rubrique ‘’Que sont-ils devenus ?’’, reçoit dans ce numéro l’ex-international guinéen, ancien capitaine du Syli national, joueur professionnel ayant évolué en France, notamment à Valenciennes et à Bastia, où il portera également le brassard de capitaine.
Il s’appelle Morlaye Soumah alias « Colovati ». Né le 4 novembre 1971 à Conakry, Morlaye est le fils de l’ex-arbitre international feu Ousmane Soumah, connu sous le pseudonyme de « Khori », et de feue Hawa Diallo. Il est marié et père de deux garçons.
Morlaye commence son parcours scolaire à l’école primaire du Centre, poursuit au secondaire à l’école du 14 Mai, avant d’achever son cycle au lycée de Boulbinet. Alors qu’il s’apprêtait à passer le baccalauréat, une opportunité s’est présentée à lui : traverser les frontières pour s’installer en France. Il est aujourd’hui titulaire de plusieurs certificats d’aptitude professionnelle obtenus à l’étranger.
Dans cette interview, Morlaye a répondu aux questions de votre média en ligne. Il est venu spécialement à Conakry pour assister au tournoi gala « Cœur en action », organisé le 15 juin 2025.
Dans cette première partie de l’entretien, découvrez Morlaye Soumah alias Colovati, qui nous retrace son parcours et partage des anecdotes marquantes de sa vie de footballeur. Un univers qu’il qualifie lui-même comme le seul qu’il ait vraiment connu et vécu.
Accrochez-vous, chers lecteurs, pour une nouvelle découverte passionnante en compagnie de Morlaye Soumah « Colovati ».
Lisez !
Guinéenews : Bonjour Morlaye Soumah ‘’Colovati’’, vous êtes un défenseur central, pouvez-vous nous relater comment vous êtes arrivé dans le football ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : Merci de cette occasion que vous m’offrez pour parler de moi, de ma carrière et du football en particulier. Vous savez, parfois le football on l’a dans le sang, ou dès fois c’est un don ou inné en soi. Dans mon cas, mon père était un arbitre international, et je ne quittais pas auprès de lui, sur plusieurs stades de la capitale. Par exemple au stade de la mission, je voyais mes ainés jouer tels DD Gassama, Aboubacar Kéita Katumba, Alsény Diaby, feu Bozick et tant d’autres. Très tôt, l’envie de toucher le ballon était là. Donc depuis l’enfance, comme presque tous les enfants de cet âge, chacun jouait de sa manière au football. J’ai suivi la passion de mon père.
Guinéenews : Retracez-nous votre parcours depuis Conakry, avant d’opter être joueur professionnel ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : Il est évident que tous pour la plupart, nous sommes passés par les tournois interclasses, inter-écoles, dans le quartier, et progressivement, au niveau des communes et des clubs.
A l’entame, je n’ai personnellement pas brûlé ces différentes étapes. J’ai appartenu au club de feu Naby Diass (paix à son âme), en compagnie de Salam Sow, Edgar Babara, et beaucoup d’autres de ma génération. On s’entrainait tantôt en ville, à Dixinn, à Coléah. Il y avait une ossature très relevée, au niveau de l’équipe de l’entraineur feu Naby Diass, qui nous a donné les notions de base du football. Dans cette équipe, tout au début, je jouais comme attaquant. Après le club de Diass, je fus recruté au niveau de l’AS Kaloum, club dans lequel je m’étais dit, que j’ai peu de chances d’évoluer parmi ces grands internationaux, qui constituaient la majeure partie de l’effectif de ce club. Après l’AS Kaloum, j’ai joué quelques matchs avec le club la Renaissance, avant de retourner encore à l’AS Kaloum. Sans oublier, que j’ai joué avec l’équipe des cadets, qui a représenté la Guinée en 1985 en Chine. Tournoi lors duquel, nous fûmes classés 4ème.
Guinéenews : Peut-on savoir, comment s’est-il passé votre recrutement au sein du Syli national de Guinée ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : Mon recrutement n’a pa été d’un fait de hasard ou comme une baguette magique. J’avais des qualités, qui avaient suscité et favorisé du coup mon recrutement. Cette polyvalence de pouvoir jouer à plusieurs postes (défense-milieu-attaque), était un atout. Plus jeune, je jouais attaquant, et c’est Diass, qui a eu l’intelligence de me demander, de venir en aide à la défense. Il avait besoin d’un libéro, de quelqu’un qui peut anticiper, et faire passer ou relancer le ballon en avant. Donc mon recrutement au sein du Syli n’a pas posé de problème.
Guinéenews : Vous vous rappelez du 1er match lors duquel, le brassard de capitaine vous a été confié, et dans quelles circonstances ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : J’ai vraiment oublié, et je ne peux pas vous dire exactement ce match, lors duquel, j’ai pris le brassard. Seulement, je sais que c’était à l’étranger. A l’époque, plusieurs joueurs refusaient de venir en sélection, pour des motifs qu’eux seuls savaient. J’étais titulaire dans mon club Bastia, et je pouvais jouer vendredi, et prendre l’avion samedi, pour répondre à la convocation en sélection. C’est le ministre feu Kader Sangaré (paix à son âme), qui m’a honoré, en me donnant le brassard de capitaine, et disait-il, à cause du patriotisme, par ma régularité, qu’il trouva et apprécia à chaque occasion en équipe nationale. Je pouvais faire 2 matchs en 3 jours.
Guinéenews : En résumé, pouvez-vous nous énumérez, les difficultés récurrentes en équipe que vous, vous aviez souvent rencontrées dans l’accomplissement de cette tache ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : La tâche d’un capitaine c’est d’abord rassurer les joueurs, les motiver pour s’engager à défendre les couleurs nationales avec toutes les ambitions possibles sur le terrain. Il faut tout d’abord montrer en premier l’exemple. J’avoue que nous n’avions pas eu de difficultés aussi remarquables, qui pouvaient empêcher un capitaine, de diriger l’équipe.
Il y avait de l’entente entre coéquipiers, et tout ce monde était engagé pour des victoires. Il y avait quand même toujours des différends, qu’on parvenait à gérer. Tout le monde mouillait le maillot pour le pays.
Guinéenews : Vous faites partie de la génération des Titi Camara, Abdoul Salam Sow, Souleymane Oularé, Abdoul Karim Bangoura entre autres. A combien de coupes d’Afrique des nations, aviez-vous participez ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : En tant que joueur, j’ai participé à 3 coupes d’Afrique des nations, et 2 autres en tant qu’entraineur adjoint en compagnie de Michel Dussuyer. La coupe d’Afrique des nations de 1998, reste un souvenir, je ne peux le dire mauvais ou bon. La Guinée était dans une poule très relevée, où il y avait le Cameroun, l’Algérie, et le pays hôte, le Burkina Faso. Un match nul 2 buts partout en face du Cameroun de Patrick M’Boma, de Tchami et autres, 1 victoire contre les FENEC d’Algérie de Moustapha Saïd, et 1 défaite contre le Burkina Faso, match lors duquel, Pablo Thiam a été expulsé, suite à un carton rouge en début de match (10 minutes). A 10 contre 11, l’équipe a tenu, et c’est à la 95ème minute, pendant le temps d’arrêt, que ce malheureux but fut inscrit.
Pour les autres participations qui ne soient pas mauvaises, elles resteront dans les annales de l’histoire du football guinéen. Chaque participation a eu ses particularités non moins négligeables, avec toute cette autre génération, qui fut intégrée dans la sélection nationale, tels Pascal Feindouno, Fodé Mansaré, Souleymane Youla, Latoré, Kanfory Sylla ‘’Cafu’’…, qui ont apporté une large contribution au Syli de Guinée et dans toutes les phases des compétitions. Ce fut la relève après nous, puisque blessé au cours d’un match au Mali, et sans hésiter, et j’ai senti la fin arrivée, j’ai tout de suite cédé le brassard à Pascal Feindouno, qui était un leader que j’avais déjà pressenti.
Guinéenews : Pouvez-vous nous rappeler ici, l’un de vos meilleurs matchs et le pire ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : Comme vous le dites, il y en a plusieurs de ces deux côtés. Le meilleur pour moi, c’était le match contre le Cameroun, en phase éliminatoire de la coupe du monde prévue aux USA. Ce match, fut dominé par nous au stade du 28 septembre de bout en bout, et nous perdons en fin de match sur le score de 1-0. Ce match reste un bon souvenir pour moi. Et il y a aussi le match contre le Congo, où je marque le but de qualification à la dernière minute pour la qualification de la coupe d’Afrique 2002, si j’ai bonne mémoire. Il y en a plein de matchs en bons et mauvais souvenirs. Vous vous rappelez à Suruléré stadium au Nigéria, quand Titi Camara a marqué, la suite fut ‘’l’enfer’’ pour nous (rires).
Guinéenews : Revenons à votre carrière de professionnel. Comment tout cela a débuté en France, et bien avant au Cameroun, semblerait-il ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : Non, je n’ai pas joué au Cameroun, mais au départ, je fus sollicité par le tonnerre et l’Africa. Vu que Abdoul Karim Bangoura ‘’AKB’’ évoluait déjà à Bastia, je devrais partir à Lyon par le canal d’un de mes oncles, qui m’avait envoyé une lettre d’invitation pour un essai. Le climat de Lyon, ne me convenait pas à cause du froid, et du coup, Bastia a un climat comparable à la Guinée, et la présence d’Abdoul Karim Bangoura ‘’AKB’’, m’a poussé vers ce club.
Guinéenews : Vous n’aviez donc pas joué au Cameroun ?
Morlaye Soumah ‘’Colovati’’ : Non ! Je n’ai pas joué au Cameroun, sauf que mon nom figurait sur la liste de l’effectif du club Tonnerre de Yaoundé, qui devrait jouer le championnat national d’alors.
(La suite dans la deuxième et dernière partie)
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews