Procès 28 septembre : Me Lanciné 3 rejette les faits de non-assistance à personne en danger reprochés au colonel Tiégboro 

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Le troisième avocat de l’ex-secrétaire d‘État à la présidence chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue, du grand banditisme et des crimes organisés a pris la parole dans l’après-midi de ce mardi 4 juin 2024.

Me Lanciné 3 Camara a plaidé à la suite de Me Abdoulaye Keita, le deuxième. Cet avocat était chargé de plaider non coupable pour des faits d’entrave à l’arrivée des secours et de non-assistance à personne en danger, deux des nombreuses infractions reprochées à son client. Il s’y est attelé durant plusieurs heures.

« Des gens lui reprochent en disant que : Tu as sauvé El hadj Cellou Dalein Diallo, Jean Marie Doré, Bah Oury, mais il fallait aussi sauver tout le monde. De tels raisonnement, on ne peut pas le rencontrer ailleurs dans le monde des humains. C’est impossible. Dr Ben Youssouf Keita dit non, ma femme m’a dit qu’elle était à terre, lorsqu’elle a été terrassée par un béret rouge, qu’elle a vu Tiégboro qui a refusé de la sauver », a entamé l’avocat.

Pour Me Lanciné 3 Camara, ces reproches ne sont pas suffisants pour retenir les faits d’entrave à l’arrivée des secours contre cet ancien officier de la gendarmerie. Il s’appuie sur les fondements de l’article 297 du code pénal.

« Monsieur le président, l’article 297 du code pénal stipule que l’entrave à l’arrivée des secours est le fait d’entraver volontairement l’arrivée des secours destinés à faire échapper une personne à un péril imminent ou à combattre un sinistre présentant un danger pour la sécurité des personnes. Cette sous infraction l’entrave à l’arrivée des secours impose des conditions. La première condition, une victime. La personne qui était en danger. Son nom et son prénom, qui sont insuffisants. Deuxièmement, l’agent pénal qui estime qu’il devait intervenir pour sauver ou assister la personne menacée. Il a dit à qui de ne pas venir ? Lui-même est venu devant les balles. Quel est le témoin qui a dit que le colonel Moussa Tiégboro Camara a dit à tel ou tel agent de ne pas venir ? Personne, monsieur le président. Aucun élément matériel dans le dossier de la procédure », a insisté Me Lanciné 3.

Il ajoute qu’au regard de la loi, on ne peut pas non plus retenir les faits de non-assistance à personne en danger contre son client.

« La non-assistance à personne en danger impose des conditions parmi lesquelles, la personne en danger. Qui était en danger ? Quelle est la menace qui pesait sur lui ? Quel était le poids de cette menace ? Ce sont les éléments liés à la victime. Monsieur le président, les éléments liés à l’agent. Vous comprendrez que la présence de l’agent est totalement insuffisante pour porter secours. Il faut qu’il ait connaissance qu’il y a une personne en danger. L’agent pénal doit également identifier la personne en danger. En plus de tous ces éléments, le législateur impose le pouvoir d’assister. Il n’avait pas de pouvoir. Le seul dont il disposait, il l’a mis à la disposition des personnalités publiques comme Cellou à l’époque », a informé le conseil de Tiégboro.

L’avocat de la défense a demandé au tribunal de s’éloigner des propos des témoins. Ceux qui ont comparu n’en ont pas la qualité, a-t-il ajouté.

« On n’a pas vu de témoins. Dans un procès de crime de masse, qui peut être témoin ? Qui peut être là pendant que les balles sont en compétition ? Les témoins de fait. Vous ne serez pas trompés. Nous vous aidons et aidons nos clients parce qu’on n’est mortels », a-t-il interpellé.

Il a conclu que dans cette affaire, son client a été très mal récompensé. Il est en détention aujourd’hui pour avoir été au stade pour sauver des gens.

« Celui qui a osé contre l’avenir de ses enfants, se retourner au stade après avoir appris par talkie-walkie que les armes sont en compétition, que les balles sont confondues avec l’oxygène, lui il peut toucher à une femme ou à un homme ? À part le président et les premiers ministres d’alors, qui était plus connu que lui ici ? Maintenant il est à la maison centrale. Si nous ne faisons pas attention, nous allons continuer à végéter dans la pauvreté parce que le péché national est très élevé », a averti Me Lanciné 3 Camara.

Après ses plaidoiries, le tribunal a renvoyé l’affaire au mercredi. Les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara vont commencer à plaider, a décidé le juge avant le renvoi.

Ibrahima Sory 2 Tounkara vient ainsi mettre fin à une incompréhension qui opposait jusqu’ici les avocats de Dadis à ceux du commandant Toumba. Chacun des deux bords voulait intervenir en dernière position.

Sékou Diatéya Camara

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