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Il a promis dès le départ qu’il ne sera pas tendre avec Bah Oury dans sa plaidoirie. En plaidant non coupable des faits reprochés au capitaine Moussa Dadis ce lundi, Me Almamy Samory Traoré a souvent comparé les pratiques sous la transition dirigée par le CNDD et celle qui est en cours dans le pays.
Et à propos, il a souvent fait allusion à l’actuel premier ministre. Bah Oury qui a été l’un des acteurs de la manifestation en 2009 en dépit de l’interdiction des autorités et aujourd’hui, premier ministre de la transition, marquée par une interdiction systématique des manifestations.
« Ce monsieur doit présenter ses excuses à ces pauvres victimes. J’ai demandé à Bah Oury quand il est passé ici. Je dis vous, vous avez pris ces derniers temps du recul par rapport aux manifestations en lui posant la question pourquoi ? Et qu’est-ce qui a changé chez vous ? Il dit bon, si vous estimez qu’une stratégie n’est pas adaptée il faut la changer ainsi de suite. C’est lui qui va tous les jours au 28 septembre pour déposer une gerbe de fleurs pour les victimes. Parce qu’il en a sur sa conscience. Je parle de lui parce qu’il est partie civile. Je parle de lui, parce qu’il a accepté de venir témoigner ici. Aujourd’hui, parce qu’il a changé de camp, il a même qualifié les autres de forces vives de Guinée et que, eux ils étaient forces vives de la nation. Il a dit qu’à ce moment, leurs organisations étaient composées de plusieurs organisations de la société civile et des partis politiques et que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Bon sang de Dieu ! Mais Dieu faisant bien les choses, ce procès se tient dans un contexte de transition. Dieu est tellement bon dans son infini, il est aller plus loin jusqu’à ce qu’une des parties civiles soit nommée premier ministre dans un contexte où il y a une interdiction généralisée des manifestations », a-t-il indiqué.
Contrairement à ce qui se passe aujourd’hui, le capitaine Dadis n’a jamais fait une interdiction généralisée des manifestations à son temps, a réitéré son avocat. Pour Me Almamy Samory Traoré la tenue de ce procès du massacre du 28 septembre maintenant profite à son client.
« Le Président Dadis n’a jamais eu de problèmes avec les journalistes. Il a trouvé des acquis du général Lansana Conté qui était militaire comme lui qu’il n’a pas remis en cause. Il n’a jamais remis en cause les droits fondamentaux. Il n’a jamais fermé un média. Monsieur le président Dadis, les événements du 28 septembre ont été un accident de parcours qui a été fait pour souiller votre image parce que c’est vous qui étiez président à l’époque. Mais Dieu vous a rendu justice, quelle que soit l’issue de ce procès. Ceux qui ont dit qu’il fallait coûte que coûte tenir la manifestation le 28 septembre en 2009, c’est un d’entre eux qui est militant aujourd’hui de la violation des libertés publiques et des droits fondamentaux, la liberté d’expression », a-t-il égratigné.
À la suite de sa plaidoirie, Me Antoinette Ouédraogo a pris la parole. Cette autre avocate du capitaine Moussa Dadis Camara a plaidé non coupable des faits reprochés à son client. L’ancienne bâtonnière du Burkina Faso estime que le parquet n’a pas été en même de rapporter les preuves de ses prétentions pour pouvoir obtenir la condamnation de Dadis. C’est seulement les deux avocats de Dadis qui ont pu plaider ce lundi. L’affaire est renvoyée au mardi pour la suite des plaidoiries.
Sékou Diatéya Camara