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Maurice Eugène Alecaut était de nouveau devant la Chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques. Avec plusieurs autres personnes, il lui est reproché complicité de détournement, atteinte à la liberté d’accès et l’illégalité des candidats au marchés publics, complicité et recel portant sur le montant d’un (1) milliard 500 millions de francs guinéens. Des accusations rejetées en bloc par le prévenu. Il déclare avoir obtenu un prêt de 2 milliards 885 millions mais n’a reçu qu’1 milliard 500 millions de francs guinéens finalement. « Ce montant a servi à l’installation d’une ferme avicole », se justifie M. Alecaut. Il ressort de son procès-verbal d’interrogatoire que dans ce montant reçu,1 milliard a été expédié à une personne basée en Europe du nom de Kaba. Le prévenu confirme sa déclaration avant de préciser que cet argent a servi à l’achat des équipements de la ferme.
Interrogé sur l’existence de documents devant attester la livraison de ces équipements, il est resté longtemps silencieux avant de répondre par l’affirmative. « La Cour vous demande de les fournir alors », dit le juge.
Les questions s’enchaînent avec le ministère public qui s’est intéressé au temps qui s’est écoulé entre la demande et l’octroi du prêt sans obtenir de réponse. Plus loin, Amiata Kaba demande: « entre l’obtention du prêt et le RCCM, qu’est-ce qui a précédé l’autre? »
Avec beaucoup d’hésitation, Maurice Eugène Alecaut finit par déclarer que c’est le RCCM qui a été obtenu en premier, perdant ainsi sa sérénité suite à l’insistance du juge sur la question. Constatant cela, l’avocat du prévenu a sollicité un renvoi. Une demande obtenue au grand dam de la partie civile qui a attiré l’attention de la Cour sur l’absence de motifs de cette demande de renvoi formulée par son adversaire. Loin de lui, dit-il, de faire l’avocat d’Alpha Mohamed Kallo en détention depuis le 22 juillet 2022 pour des faits de détournement, Me Faya Gabriel Kamano a rappelé l’une des exigences d’un procès pénal faisant allusion au droit d’être jugé dans un délai raisonnable. « Monsieur le président, nous, nous considérons cette demande du dilatoire », a lancé l’avocat.
Le ministère et les co-défendeurs de Me Gilbert Tohon Camara, eux, n’ont pas trouvé d’objection à la demande de renvoi. Finalement, l’affaire a été envoyée au 18 juin 2025 pour la comparution de Ibrahima Tounkara, de la présence de l’avocat d’Alpha Mohamed Kallo et la suite des débats.
Il faut rappeler que Maurice Eugène Alecaut n’est pas à sa première perte de sérénité. A l’audience du 28 mai dernier, il a présenté les mêmes signes occasionnant un renvoi à aujourd’hui. Il est poursuivi dans ce dossier avec Alpha Mohamed Kallo, ancien directeur de la Banque Nationale d’Investissement de Guinée, Ibrahima Tounkara, cadre de ladite institution bancaire, Afriland Frist Bank SA, la Société EJICO Sarl et la Société Djoliba pêche pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux, atteinte à la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics, complicité et recel.
Saidou Lébêré
L’article Présumé détournement à la BNIG : le manque de sérénité d’un prévenu provoque un nouveau renvoi de l’affaire est apparu en premier sur Mediaguinee.com.