Présidentielle en Guinée : ‘’le candidat Mamadi Doumbouya a besoin d’avoir des concurrents qui soient percutants…’’  (Bah Oury, PM)

 Sa prise de parole pour convaincre les électeurs à voter le candidat Mamadi Doumbouya le 28 décembre prochain est attendue. En plus de sa qualité de Premier ministre,  Amadou Bah Oury porte aussi la casquette de directeur de campagne du président sortant.

Depuis 24h, les dés sont lancés entre les candidats au fauteuil présidentiel. Un processus électoral qui devrait rassembler les Guinéens. En tout cas, c’est le souhait exprimé par le Premier ministre lors d’un entretien qu’il a accordé aux journalistes la semaine dernière à la Primature. Il mise sur la participation massive des citoyens au scrutin pour faire valoir la légitimité de l’homme ou de la femme qui devra présider aux destinées de la Guinée pour les sept (7) prochaines années. 

« L’enjeu est capital. Mais je dois dire, dans mon statut actuel de Premier ministre chef du gouvernement, il y a des objectifs essentiels que le chef du gouvernement devra partager avec vous. Premièrement, l’enjeu principal, il faudrait que l’écrasante majorité de nos compatriotes s’approprient le processus politique, c’est-à-dire le processus électoral qui est en jeu, avec une très forte participation. Parce que la participation de nos compatriotes aux échéances électorales démontrera l’adhésion au processus de dévolution du pouvoir. C’est ça qui conférera une réelle légitimité à toutes celles qui bénéficieront, disons, du soutien ou de l’adhésion de la population. C’est un élément principal.  Le deuxième enjeu, un impératif essentiel qui rentre dans le cadre de tout ce que le président de la République actuel en situation de responsabilité a mis en œuvre. C’est le renforcement du vivre ensemble, de la cohésion sociale, des dynamiques de paix, des dynamiques de réconciliation pour asseoir une société stable, paisible, douce et ferme, malgré que les élections constituent des dynamiques partisanes avec des camps qui s’opposeront par leurs idées pour aller à la conquête du suffrage de nos compatriotes. Il faudrait que ça se fasse dans le respect mutuel, dans la concorde, en privilégiant à toutes circonstances l’intérêt supérieur du pays. Nous voulons un pays stable, nous voulons un pays apaisé. Nous voulons un processus électoral qui ne divise pas, mais qui rassemble des hommes et des femmes tout en respectant leur diversité politique, leur approche différente en ce qui concerne les projets de société qui peuvent être construits à des épreuves. Ça c’est l’approche et les recommandations essentielles du Premier ministère du gouvernement », dit Bah Oury.

S’agissant de son statut de directeur de campagne, son objectif est clair. Faire élire Mamadi Doumbouya à la magistrature suprême. En face de lui, huit autres candidats iront à la conquête des suffrages des Guinéens. Si certains minimisent leur poids électoral, ce n’est pas le cas chez Bah Oury qui salue de passage la validation de leurs candidatures.

« Nous souhaitons bien entendu que le candidat que nous soutenons puisse l’emporter largement. Et ça c’est tout à fait logique en tant que directeur de campagne nationale du candidat de Mamadi Doumbouya. Lorsque ceci sera obtenu, le lendemain des élections, que vraiment la Guinée se retrouve fraternellement, sans rancœur, parce que vous savez, c’est comme les Jeux Olympiques. L’essentiel c’est de participer et en tant que directeur de campagne, je salue le fait que d’autres candidats concurrents se soient déclarés pour aller à la conquête du suffrage de nos compatriotes. C’est sain pour la démocratie, ça rentre dans le cadre de l’esprit de la constitution de la République de Guinée. Et donc, que tout cela se fasse dans le respect, dans la fraternité, en se disant que c’est un moment où on est en compétition. Parce que chacun d’entre nous a besoin d’un concurrent pour mieux faire. Parce que si vous n’avez pas de concurrent, vous allez sombrer dans une sorte d’immobilisme qui sera dévastateur pour tous. Donc, le candidat Mamadi Doumbouya a besoin d’avoir des concurrents qui soient dynamiques, qui soient percutants pour nous pousser, nous aussi, à être encore davantage percutants pour obtenir des niveaux de résultats supérieurs. C’est ça le progrès », a déclaré ce directeur de campagne.

Toujours est-il que depuis l’ouverture officielle de la campagne, pas de mouvement d’envergure sur le terrain. Est-ce une stratégie pour les candidats ? Les jours et semaines à venir nous édifieront.

Saidou Lébêré   

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