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A quelques jours de la fête de Tabaski, l’ambiance est morose dans certains ateliers de couture de la capitale guinéenne. Plusieurs tailleurs interrogés par un reporter de Guineematin.com hier, mardi 3 juin 2025, se plaignent de la rareté des clients. Ils estiment que cette situation est l’une des conséquences des prêts à porter qui ont envahi les différents marchés et boutiques de Conakry, et également de la crise économique qui sévit chez les citoyens.
Habituellement, les ateliers de couture ne désemplissent pas à la veille de la fête de Tabaski à Conakry. Beaucoup de tailleurs sont obligés de travailler de jour comme de nuit pour répondre à la forte demande. Mais cette année, tel n’est pas le cas chez certains, indique Madame Aminata Camara, la patronne de l’atelier Aminata Création sis à Tanènè (Boundaise carrefour).
“Moi je suis couturière et j’évolue dans ce métier depuis 20 ans. Et grâce à ce métier, je subviens à mes petits besoins. Bon, je dirais que les temps sont durs et les clients se font très rares cette fois-ci. Habituellement, on passait la nuit dans mon atelier à coudre les habits des clientes en prélude de chaque fête, mais pour cette fête de tabaski, on ne l’a pas fait, parce qu’il n’y a pas d’affluence de clients. Quand-même les préparatifs vont bon train et nous continuons de coudre pour ceux qui ont amené leurs tenues pour la fête. Seulement, le peu de clients qui viennent se plaignent également de la conjoncture, quand on leur dit le prix des coutures qu’ils choisissent. Donc, on est obligé de diminuer le prix même s’il n’y a pas assez de gain à cause de leur loyauté envers nous et le choix porté sur notre atelier de couture. En plus de cela, plusieurs personnes sont déjà parties à l’intérieur pour la fête. Cela aussi peut justifier les raisons de la rareté de la clientèle, sans oublier les prêts à porter aussi sont l’une des conséquences sur l’affluence de la clientèle. Je fais la couture pour femme, homme, broderie, et pour les enfants. C’est pour vous dire que notre salon de couture Aminata Création fait tout et nos clients sont toujours satisfaits de notre prestation”, a-t-elle expliqué.
De son côté, Aboubacar Camara, tailleur à Tanènè marché, se plaint du manque d’engouement dans son atelier. Il justifie les raisons de cette rareté des clients par la prolifération des prêts à porter sur différents marchés de la capitale venus des pays voisins et d’ailleurs.

“Nous sommes à quelques jours de la fête de Tabaski, mais il n’y a pas d’engouement chez moi ici comme d’habitude. Les clients se font rares, en plus de cela les prêts à porter, nous ont concurrencés. Car, les gens préfèrent aller acheter des prêts à porter, comme des robes venues du Sénégal, des Abaya venues de Turquie, Dubaï ou autres comme des bazins cousus venus du Bamako. Donc, il y a peu de personnes qui envoient leurs tenues de fête chez les tailleurs. Mais, nous sommes là et nous travaillons pour satisfaire les besoins de nos clients qui continuent de nous faire confiance. Chez moi ici, nous ne passons pas la nuit, on travaille jusque tard la nuit, puis on rentre. Actuellement, nous sommes sur la voie d’innover petit à petit aussi, coudre des habits et les revendre comme le font les autres tailleurs des pays voisins. Le problème est que nous n’avons pas suffisamment de moyens. Donc, nous appelons les personnes de bonne volonté de nous venir en aide. Je fais la broderie, couture pour femme, homme et depuis l’an 2000, c’est de ce métier que je vis”, a-t-il fait savoir.
Pour sa part, Abdoulaye Diallo, tailleur, sise au camp Alpha Yaya, assure que malgré la rareté de la clientèle, il a arrêté de prendre les tenues pour la fête depuis une semaine. Il dit être obligé de travailler nuit et jour pour respecter le délai donné aux clients.

“Chez nous ici, ça travaille. Et, les coupures de courant qui nous fatiguent un peu. Et puis, les clients pleurent trop actuellement en disant qu’il n’y a pas d’argent et que la conjoncture est très dure, quand ils envoient leurs habits. Ils choisissent des modèles très chers, et quand tu leur dis le prix, ils se plaignent de cherté de la vie, et toi, en tant que tailleur, t’es obligé de coudre avec un prix qui ne t’arrange pas parfois. Il y a de cela une semaine déjà, nous avons commencé à passer la nuit pour pouvoir respecter les délais donnés aux clients. Nous avons aussi arrêté de prendre des habits à coudre pour la fête, car nous sommes submergés par le boulot, et nous ne pourrons pas respecter les délais si nous prenons des habits maintenant là. Chez moi ici, j’ai priorisé ceux ou celles qui partent à l’intérieur ou au village pour fêter. Je fais la broderie, couture pour femme et homme, tous les modèles confondus”, a-t-il expliqué.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
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