Pénurie de ciment et de liquidité dans les banques en Guinée : ce que préconise le Premier ministre Amadou Oury Bah  

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Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 4 juin à Conakry, le Premier ministre, chef du gouvernement s’est exprimé sur deux préoccupations majeures qui cristallisent l’actualité économique de la Guinée. Il s’agit de la pénurie de liquidité dans les banques primaires et la pénurie persistante du ciment sur le marché local.

Face à ces défis, le chef du gouvernement a adopté un ton à la fois analytique et offensif, estimant que la Guinée traverse une phase d’accélération économique nécessitant de profonds réajustements— tant dans les modèles de production que dans les circuits de circulation monétaire.

Une crise de liquidité à ausculter « avec rigueur »

Interpellé sur les tensions monétaires qui affectent le système bancaire, le Premier ministre Amadou Oury Bah a annoncé la tenue prochaine d’une rencontre avec des acteurs clés du secteur économique et financier.

« Après notre entretien, nous allons nous retrouver avec des experts pour approfondir la réflexion et identifier, dans les jours à venir, des pistes concrètes pour résorber cette crise de liquidité qui touche tout le monde », a-t-il déclaré.

Reconnaissant l’existence d’une crise, le Premier ministre a replacé cette tension dans un contexte plus global de mutation économique : « c’est un phénomène qu’il faut ausculter avec rigueur et sérieux. Nous sommes dans une phase de basculement », a-t-il affirmé.

Selon lui, l’économie guinéenne connaît actuellement « une croissance exceptionnelle », estimée à près de 7 % en 2024, contre une moyenne annuelle de 3 à 4 % les années précédentes. Une dynamique qui, d’après lui, rend obsolètes certains mécanismes de circulation monétaire traditionnels.

« Une masse importante de monnaie fiduciaire pourrait ne pas suffire aux besoins d’une économie aussi dynamique », a-t-il averti.

Ciment, une pénurie révélatrice d’un manque d’anticipation

Autre sujet brûlant évoqué par le Premier ministre, c’est la pénurie de ciment, qui freine de nombreux chantiers à travers le pays et alimente le mécontentement des consommateurs. Sur cette question, Bah Oury s’est montré plus direct.

« C’est un indicateur que ce qui arrive à la Guinée est, pour beaucoup, une surprise », a-t-il lancé, déplorant une absence de lecture prospective face aux évolutions économiques du pays.

« Nous avons encore un regard tourné vers le rétroviseur, au lieu de regarder vers l’avant », a-t-il regretté, appelant les opérateurs industriels à changer de posture.

Mais c’est sur la question de la responsabilité que le chef du gouvernement a été le plus incisif. Pour lui, l’essor économique du pays exige une adaptation rapide des capacités de production.

« Ceux qui ne s’adaptent pas seront dépassés. Et s’ils n’y parviennent pas, il va de soi que d’autres unités industrielles émergeront pour répondre à la demande », a-t-il prévenu, tout en assurant que l’État ne freinera pas l’arrivée de nouveaux investisseurs.

Une Guinée en transformation

Globalement, face à la presse, Amadou Oury Bah a dressé le portrait d’une Guinée en pleine mutation.

« Avec un taux d’inflation contenu à 3 %, un endettement maîtrisé, et des perspectives de croissance à deux chiffres à court terme », le pays, selon lui, est sur une trajectoire ascendante.

Mais pour que cette dynamique porte ses fruits, la résolution rapide des crises de liquidité et de ciment apparaît comme un impératif.

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