Patrimoine bâti de l’État : les grandes lignes de la réforme dévoilées par Amara Camara

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En séance plénière du Conseil national de la transition, ce mardi 27 mai 2025, le ministre secrétaire général de la Présidence, le général Amara Camara, a fait le point sur la réforme en cours du patrimoine bâti de l’État, un chantier jugé prioritaire par les autorités de la transition.

D’entrée, il a rappelé que depuis janvier, les autorités exercent les fonctions de mandataire provisoire. « Depuis janvier, les autorités de la transition assurent la fonction de mandataire provisoire, en attendant la nomination d’un nouveau directeur du patrimoine bâti », a-t-il indiqué.

L’une des premières étapes, selon le porte-parole de la présidence, consiste à établir un diagnostic précis de la situation actuelle. « On est en train de faire la réforme du patrimoine. Il s’agit d’abord de connaître l’état réel du patrimoine en Guinée. Pour cela, un cabinet a été engagé afin de produire une évaluation complète. »

Le général Camara a ensuite pointé du doigt la perte progressive de certains biens publics, parfois de manière involontaire, parfois délibérée. « De nombreux biens de l’État ont quitté le patrimoine public, parfois accidentellement, parfois volontairement », a-t-il reconnu, tout en affirmant que des démarches sont entreprises pour « faire la part des choses».

Autre priorité affichée : l’adressage et la géolocalisation systématiques de tous les bâtiments publics, avec pour objectif d’identifier les occupants et de vérifier la validité des contrats existants. « Certains contrats n’ont plus de raison d’exister. Le titulaire est décédé ou parti à la retraite, et les héritiers ont procédé à des mutations pour des bâtiments qui ne sont parfois même plus fonctionnels », a dénoncé le ministre.

Dans une volonté de centralisation et de transparence, une caisse unique a été mise en place pour gérer les dépôts et recouvrements liés au patrimoine bâti. « Depuis janvier, près de 15 milliards de francs guinéens ont été versés dans cette caisse. L’objectif est clair : générer suffisamment de ressources pour permettre à l’État de construire de nouveaux bâtiments à usage locatif, ce qui n’a plus été fait depuis les années 1970 », a-t-il souligné.

Le ministre a également appelé à une prise de conscience au sein même de l’administration publique. « Nous, en premier lieu, devons jouer notre rôle. Nous occupons des bâtiments pour lesquels nous ne payons pas », a-t-il lancé, pointant des écarts notables dans les loyers. « À Kaloum, certains habitent encore dans des bâtiments payés à moins de 200 000 francs. »

Des opérations de zonage et de classification des bâtiments selon leur standing sont actuellement en cours. Elles donneront lieu à la production de rapports techniques.

Sur le plan juridique, le général Amara Camara a jugé nécessaire de revoir le cadre légal régissant ce patrimoine. « Nous avons transmis le dossier à la direction juridique. Dès que nous aurons l’avis juridique, un nouveau statut devrait voir le jour. » L’option privilégiée par les autorités serait de transformer le patrimoine bâti en société anonyme. Mais le ministre a tenu à lever toute ambiguïté : « Nous ne voulons pas que la terre, bien stratégique, entre dans le capital de cette SA. Il ne faut pas qu’un jour, en cas de litige, des entités puissent saisir les terres de l’État. »

En guise de conclusion, le ministre s’est engagé à revenir devant les membres du CNT pour un point d’étape. « Ce travail est en cours. Nous reviendrons vous faire un point de situation. »

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