Orpaillage en Guinée : vers la réglementation et la réduction des risques sanitaires à travers le projet PlanetGOLD

il y a 6 heures 52
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L’usage de substances hautement toxiques, notamment le mercure, dans l’exploitation artisanale de l’or expose les populations et l’environnement à d’énormes risques sanitaires.

Face à cette menace, les travaux de l’atelier de présentation des résultats de consultation sur trois textes réglementaires et de validation du document d’état des lieux législatifs et réglementaires du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE), ont été lancés ce mardi 24 juin à Conakry.

Le présent atelier, qui s’inscrit dans le cadre du projet PlanetGOLD, est mené conjointement par le Centre Africain pour la Santé Environnementale et le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. Il s’inscrit dans la composante formalisation du projet, avec un accent particulier sur la réglementation. Il vise à renforcer les efforts du gouvernement guinéen pour encadrer et réguler le secteur de l’orpaillage, en minimisant notamment l’usage du mercure.

Les initiateurs de cette session s’attacheront également à recueillir les préoccupations des parties prenantes locales en ce qui concerne la réglementation de l’EMAPE en Guinée.

Pendant deux jours, les différents acteurs, notamment les partenaires techniques et financiers et les représentants des communautés affectées par l’exploitation artisanale de l’or vont participer à des échanges d’expériences et à des sessions de renforcement de connaissances.

Le projet vise spécifiquement à encadrer et à faire progresser le cadre juridique de l’orpaillage artisanal afin d’intégrer des pratiques plus modernes et durables.

Lors du lancement des travaux, M. Ibrahima Sory Sylla, coordinateur national du projet PlanetGOLD Guinée, a souligné la dimension internationale de cette initiative. Il a précisé que le projet repose sur quatre composantes essentielles.

« Il a quatre composantes : la composante formalisation, la composante accès au financement, la composante accès aux technologies propres et la composante sensibilisation, communication et gestion des connaissances. L’atelier qui nous réunit aujourd’hui est l’une des activités de formalisation. Qui parle de la formalisation parle ici de la réglementation. L’État guinéen a souhaité que nous l’accompagnions sur plusieurs questions, surtout les textes juridiques, qui peuvent mieux accompagner les orpailleurs sur le terrain, faciliter leur épanouissement à travers cette activité, la protection de l’environnement et surtout la non-utilisation ou la réduction de l’utilisation du mercure dans l’orpaillage. », a-t-il déclaré.

L’utilisation du mercure dans l’extraction de l’or libère des vapeurs toxiques, contamine l’environnement, et engendre des impacts écologiques durables, en plus de provoquer de graves problèmes de santé chez les mineurs. Cet atelier représente une opportunité majeure pour les parties prenantes de faire des plaidoyers en faveur de la validation de ce document juridique par l’État guinéen et de promouvoir les bonnes pratiques dans le secteur.

« Les bonnes pratiques ici passent par la sensibilisation et l’accès à des technologies propres qui ne nécessiteraient pas l’utilisation du mercure. Car l’utilisation du mercure a des conséquences désastreuses sur la santé humaine, mais aussi sur l’environnement. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un gramme de mercure peut polluer 10 litres d’eau », a-t-il ajouté.

La vulgarisation de cette convention est essentielle pour permettre à une large partie de la population des zones les plus impactées de comprendre les effets néfastes du mercure sur leur santé et sur l’environnement. Bangaly Djoumessy, point focal de la Convention de Minamata sur le mercure, qui est la base du projet PlanetGOLD, a alerté dans ce sens.

« Ça leur permettra de prévoir un futur durable dans leurs zones. Actuellement, si vous prenez Siguiri, Kouroussa, Mandiana, Dinguiraye ou Gaoual, c’est extraordinaire. La nature est renversée et d’ici dix ans au plus tard, si les mesures ne sont pas prises, les populations seront obligées de quitter ces zones par manque d’eau, par manque de ressources, même par manque de terres agricoles. D’autant plus que sans ces éléments, aucun citoyen ne peut vivre dans une zone de façon paisible. », dit-il.

Le gouvernement guinéen, visiblement préoccupé par cette pratique dangereuse, a établi une approche juridique pour mobiliser des ressources conséquentes en faveur d’un orpaillage responsable avec moins de risques.

Cependant, a souligné le Dr. Diao Baldé, chef de cabinet du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, cette approche peine à être vulgarisée en raison de divergences entre les définitions des termes contenus dans les textes réglementaires et leur application réelle par les orpailleurs. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, des consultants ont été faites pour faire un toilettage de ces textes, mais également aller sur le terrain s’enquérir des réalités.

« C’est pour voir comment les exploitants artisanaux font l’extraction de l’or, quels sont les différents matériels utilisés d’un point de vue mécanique, et quelle est l’étendue de leur impact sur le milieu récepteur. Nous, c’est la confrontation de ces travaux de consultation sur le terrain et les textes réglementaires qui vont nous permettre plus ou moins d’harmoniser et de permettre aux gens d’avoir une forme normalisée de leurs activités », a-t-il déclaré lors de son discours de lancement.

Alhassane Fofana

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