Marc Yombouno du RPG: « tant que certains sont en prison sur le mensonge, ces prières-là ne passeront pas »

Samedi 1er mars dernier, au siège du RPG Arc-en-ciel, Marc Yombouno, membre du bureau exécutif du parti, a livré un message empreint de spiritualité et d’engagement politique. Dans un contexte où le mois de Ramadan coïncide presque avec le carême, il a souligné l’importance du pardon et de la charité en cette période de pénitence.

« Dieu donne des fois des enseignements aux hommes, sans qu’on en tire profit. Cette année encore, le mois de Ramadan coïncide presque avec le carême chrétien. Le carême chrétien commence le 5, le mercredi. Donc, les deux communautés vont cheminer un mois ensemble. (…) Tous ceux qui décident aujourd’hui, tous ceux qui sont aux commandes aujourd’hui, sont soit musulmans, soit chrétiens, n’est-ce pas ? Et c’est le mois de pénitence, où Dieu te demande de jeûner, mais ce qui est important, c’est de pardonner et de faire la charité, n’est-ce pas ? », a-t-il déclaré devant les militants du parti.

Dans son discours, Marc Yombouno a dénoncé l’incarcération de plusieurs personnalités politiques sous la transition CNRD, dont Kassory Fofana, Dr Ibrahima Kourouma, Amadou Damaro Camara et d’autres figures du RPG Arc-en-ciel. Selon lui, leur détention prolongée est en contradiction avec les valeurs spirituelles prônées en cette période sacrée.

« Pendant 30 jours, toi tu vas jeûner, tu ne vas pas manger, tu vas prier, mais tu as mis en prison ton frère qui t’a connu, qui a servi le pays. Qui n’a rien fait de mal, tu l’as emprisonné, tu as la clé pour sa libération, qui est son nom. (…) Alors, la première des choses, c’est de le libérer, pour que tu sois en harmonie avec ton esprit. Parce que tant que tu n’es pas en harmonie avec ton esprit, Dieu n’entend pas tes prières. C’est ce que le Guinéen doit comprendre. », ajoute-t-il.

L’ancien ministre a également pointé du doigt l’incohérence entre les discours prônant la paix et les réalités du terrain. Il a mis en garde contre l’inefficacité des prières tant que l’injustice persiste.

« Quand on dit aujourd’hui la paix, il y a des prières dans les églises pour la paix, il y a des prières dans les mosquées pour la paix, lecture de la Bible par là, lecture du Coran par là pour la paix. Tant que certains sont en prison sur le mensonge, ces prières-là ne passeront pas. Et notre pays, c’est ce qui joue sur nous. », a-t-il martelé.

À travers cette prise de parole, Marc Yombouno relance le débat sur la situation des détenus politiques en Guinée. Son message, alliant foi et politique, sonne comme un appel aux autorités pour une réconciliation nationale basée sur des actes concrets plutôt que sur de simples paroles.

Christine Finda Kamano

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