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Après 72 heures d’activités intenses, les rideaux sont tombés, lundi 9 juin 2025, sur la 85ème édition de la grande Mamaya de Kankan. Durant ces trois jours de danses, de retrouvailles et de réjouissances, la culture guinéenne en général et celle du Manding en particulier a brillé de mille feux aux yeux du monde. Jamais, depuis plus de 80 ans, une édition de la Mamaya n’avait autant attiré l’attention du monde sur la Guinée.
Dès le premier jour, soit le lendemain de la fête de Tabaski, conformément à la tradition, le stade M’Balou Mady Diakité “Glao”, choisi pour accueillir l’événement, affichait complet. Des visiteurs, admirateurs, curieux et ressortissants de la Haute-Guinée, venus des quatre coins du pays et de la diaspora, se sont réunis dans une ferveur commune pour faire de cette célébration un succès sans précédent.
Dans son discours inaugural, le ministre de la culture, du tourisme et de l’artisanat, Moussa Moïse Sylla, a salué la mobilisation exceptionnelle des Guinéens. En présence du Chef de l’État, qui avait fait le déplacement pour l’occasion, le ministre n’a pas manqué de souligner les efforts constants de ce dernier pour hisser la Mamaya au rang d’événement culturel majeur sur le continent.
Il dira dans ce sens, que c’est grâce au Général Mamadi Doumbouya que la Mamaya est aujourd’hui « le rendez-vous annuel de la Guinée plurielle, celle qui chante ses différences dans une même langue, la langue de l’harmonie ».
« La Mamaya a cessé d’être l’affaire d’un quartier, d’une ville, d’une région. Elle est un outil de diplomatie, un instrument de cohésion sociale, un point de dialogue, un véritable soft power », a-t-il ajouté.
La Mamaya s’ouvre au monde
Si la 85e édition de la Mamaya s’est distinguée par une mobilisation exceptionnelle, elle a surtout marqué un tournant décisif dans l’histoire de cette grande fête culturelle, celui de son ouverture à l’international.
Pour la première fois depuis sa création, un pays ami à la Guinée a officiellement été invité à participer à cet événement patrimonial majeur.
C’est la Côte d’Ivoire qui a eu l’honneur d’entamer cette nouvelle dynamique. Ce geste fort, symbole de fraternité africaine et de coopération culturelle, a été chaleureusement salué par les autorités ivoiriennes. Le pays était représenté par Madame Nasseneba Touré Diané, ministre de la femme, de la famille et de l’enfant, à la tête d’une importante délégation. Sa présence a été perçue comme un signe d’estime réciproque entre les deux pays.
L’événement a également été marqué par la participation remarquée de l’influencer Ivoirien Camille Makosso, dont la notoriété sur les réseaux sociaux a contribué à renforcer la visibilité de la Mamaya au-delà des frontières guinéennes.
Avec cette première ouverture à un pays étranger, la Mamaya franchit une nouvelle étape dans sa quête de reconnaissance continentale, voire mondiale. Un pas de plus vers son ambition de figurer un jour au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Vers l’inscription de la Mamaya au patrimoine immatériel de l’UNESCO
L’annonce a été faite par le ministre Moussa Moïse Sylla lui-même, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture. L’avancée majeure de la Grande Mamaya, c’est que le processus pour l’inscription de cette fête traditionnelle au patrimoine immatériel de l’Organisation de Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a déjà été entamé.
Selon le ministre Moïse, le financement de quatre bourses octroyées au CIRD (Centre International pour la Recherche et le Développement) dans le cadre de ce processus est déjà effectif. L’objectif de ces bourses est de « soutenir la recherche scientifique et la documentation du dossier d’inscription de la Mamaya sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO ».
Cette initiative marque une avancée majeure pour la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel guinéen. À travers cette démarche, les autorités guinéennes entendent offrir à la Mamaya la reconnaissance internationale qu’elle mérite, en tant qu’expression vivante de la culture mandingue, symbole d’unité, de paix et de transmission intergénérationnelle.
La Basse-Guinée, région invitée d’honneur
Après la Moyenne-Guinée l’année dernière, c’était au tour de la Basse-Guinée cette année, d’être l’invitée d’honneur de la Grande Mamaya de Kankan. Et pour marquer cette distinction, le Kéndéli de la Basse-Côte a été choisi comme tenue de la deuxième journée, une journée dédiée à cette région naturelle. Les danseurs et même le Président de la transition a arborée cette tenue, une manière de témoigner de la pluralité de la Mamaya.
Des prestations de troupes artistiques de trois préfectures de la Basse-Guinée ont été aussi réalisées. Elles étaient venues respectivement de Forécariah, de Boké et de Kindia. Chacune des troupes a presté avec une danse particulière à la zone.
Pas de danse du Général Mamadi Doumbouya
Durant cette deuxième journée, le Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya est descendu de la loge officielle pour offrir au public, un magnifique spectacle. En effet, l’homme du 5 septembre 2021 a esquissé quelques pas de danse, sous l’admiration et l’applaudissement du public. Cette action a marqué plus d’un.
Des stands avec l’exposition des produits et articles locaux
La 85ème édition de la Mamaya n’était pas que festive. Elle était aussi l’occasion pour les artisans locaux et entreprises, d’exposer leur savoir-faire. Des artisans exposant leur savoir-faire aux visiteurs, ont fièrement représenté la Guinée et sa culture, durant les 3 jours d’activités.
Des entreprises de BTP, de teinture et d’autres activités, ont également animé des stands durant ces 72 heures d’activités, au grand bonheur des visiteurs.
Réussite de la Mamaya, un savoir-faire à l’actif de Sèdè Dandiya N°4
La réussite de la Mamaya ces dernières années, résulte du professionnalisme de Sèdè Dandiya N°4, une structure regroupant des hommes et femmes engagés pour la culture. Cette structure qui est à sa 3ème édition de l’organisation de la grande Mamaya, est parvenue à conférer à cette rencontre, une attraction sans précédent.
De l’aspect organisationnel à celui sécuritaire, en passant par les mythiques pas de la Mamaya, Sèdè Dandiya N°4 ne laisse aucun détail au hasard. Pour rappeler la place de la femme dans la société, cette année c’est le ‘’femme, vecteur du développement social’’ qui a été retenu comme thème.
MohamedNana BANGOURA, de retour de Kankan