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Ils sont au total de seize (16) détenus de la maison carcérale de Conakry, à recouvrir leur liberté, ce mardi, après avoir passé entre quinze et seize années de détention sans jugement. C’est une démarche du ministre de la justice et des droits de l’homme, conforme au code de procédure pénale, s’apparente à la réparation d’une injustice.
Selon Yaya Kaïraba Kaba, c’est à l’issue d’un examen de la situation carcérale, au lendemain de sa prise de fonction qu’il s’est rendu compte de la présence des détenus qui sont restés longtemps en prison sans être situés sur leur sort. Une situation due a une certaine défaillance dans l’appareil judiciaire.
« Quelque part il faut le dire, il y avait eu des dysfonctionnements de l’appareil judiciaire. Des dossiers ont disparu, des prévenus sont là, que faire ? C’est ainsi que dans le souci du respect de droit de l’homme il a été décidé au niveau du cabinet et avec M. le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry de nous pencher sur cette situation et d’apporter une solution. La meilleure façon de le faire, c’était d’organiser des audiences des référés après avoir recensé à la maison centrale, ceux des détenus qui étaient dans cette catégorie. Cette audience des référés ayant eu lieu, le juge correctionnel du fond s’est prononcé à travers une ordonnance aux fins de mise en liberté de ces 16 personnes. C’est justement en exécution de cette ordonnance, du magistrat, que ce matin on a décidé de venir y procéder solennellement », a expliqué Yaya Kaïraba Kaba venu assister à leur remise en liberté dans l’enceinte de la maison centrale.
A l’en croire, la démarche devrait s’étendre sur les autres prisons du pays très prochainement. Yaya Kaïraba assure que les situations des femmes, des mineurs, des étrangers et autres seront éventuellement examinées.
« L’opération là s’étendra sur toute l’étendue du territoire national », a-t-il promis.
Déjà que les dossiers de la plupart des concernés soient perdus, le ministre signale qu’il sera difficile de situer toutes les parties concernées par le dossier. Toutefois, lance le magistrat, les parties civiles éventuelles qui se reconnaîtraient à travers ces 16 détenus libérés, auront toute la latitude d’autant plus qu’ils n’ont pas été libérés comme ça.
« On peut les joindre à tout moment. Ils sont connus, les domiciles sont connus, les adresses sont connus. Donc s’il y’a des parties civiles qui ont des prétentions, elles se manifesteront, et les juges se percheront là-dessus », a-t-il martelé.
Alhassane Fofana