Macenta : Immersion dans l’usine de sciage de Sérédou à l’abandon depuis plusieurs années

il y a 2 heures 14
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Construite en 1967 non loin de la biosphère de la forêt Ziama par la première République, l’usine de sciage de Sérédou ne fonctionne plus depuis plusieurs années, sous les yeux impuissants des autorités du pays. Cette unité industrielle qui servait le pays en meuble, avait en son sein 80 employés, foutus à l’air par la deuxième République. Les dirigeants à cette époque n’ont pas voulu préserver quelques traces laissées par le premier président guinéen Ahmed Sékou Touré.

Sur le site, l’on voit seulement le reste des matériels, des fers rouillés çà et là qui ne servent à rien maintenant. D’ailleurs, elle est devenue aujourd’hui une loge des animaux et des insectes nuisibles. Quant aux hangars du stockage de production d’alors, les citoyens de la localité y déposent leurs colis et quelques objets de travail.

C’est seulement la menuiserie qui fonctionne en dents de scie, où quelques menuisiers font des meubles pour des particuliers, même si beaucoup de machines sont aux arrêts.

Pour tout savoir sur cette unité industrielle abandonnée à elle-même aux alentours de la forêt Ziama, notre rédaction a interrogé en off un ancien employé de cette usine. « Cette usine a été construite en 1967 par le président Ahmed Sékou Touré. Des usines de sciage étaient au nombre de trois en République de Guinée. Une usine à Sérédou, une à N’Zérékoré et une autre à Firawa dans Kissidougou. Ces unités industrielles servaient de meublage des écoles en tables bancs et autres. Cette usine de sciage de Sérédou avait au total 80 employés », nous-a-t-il confié avant de continuer.

« À cette époque, il n’y avait pas de tronçonneuse, donc le sciage et la confection se faisaient à l’usine. Pas comme aujourd’hui, en ce moment il y avait la forêt un peu partout, mais pas comme aujourd’hui il y a des tronçonneuses. On exploitait des forêts par zone, si on exploite cette année ici, l’année prochaine on va dans une autre zone et là où on a exploité il y avait déjà une équipe de reboisement sur le terrain pour reboiser la zone exploitée. Aujorud’hui, c’est la menuiserie qui fonctionne petit à petit à part ça, rien », a fait savoir notre interlocuteur avant d’indiquer plus loin :

« C’est des Français qui ont dit au Général Lansana Conté de vendre toutes les unités industrielles qu’Ahmed Sékou Touré a laissées. Cette scierie de Sérédou a été privatisée en 1998 et c’est la famille Nabé qui a eu le contrat. Mais par manque de matière première, l’usine a cessé de fonctionner. F. Nabé avait acheté une dizaine d’hectares de forêt vers Kouankan pour faire fonctionner l’usine, mais la complicité du Général Lansana Conté et sa femme Henriette, on a retiré cette forêt et donner au Chinois Kim, c’est ça d’ailleurs qui a été la cause de l’arrêt des activités totales de cette usine. C’est ici que le Chinois Kim le propriétaire de la forêt forte avait voulu installer l’usine forêt forte, mais par peur des lilimos qui résidaient dans la préfecture de Macenta, il a jugé nécessaire d’envoyer son entreprise à N’Zérékoré », à en croire notre source.

Lors de son premier mandat, l’ex président guinéen Alpha Condé a décidé de récupérer toutes les unités industrielles laissées par la première République, mais en vain. La question que bon nombre d’observateurs se posent aujourd’hui est à quand les autorités du pays feront face à ces anciennes unités industrielles qu’a laissées le premier président guinéen, Ahmed Sékou Touré.

De retour de Sérédou, Gilbert Yoma Neyo Tinguiano, Kalenews.org

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