Lutte contre les VBG/MGF à Kankan : les autorités impliquent les étudiants en Santé de l’Institut de formation professionnelle et technique M’bemba Touré

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L’Inspection régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables de Kankan continue ses séances d’information et de sensibilisation sur les conséquences des Violences basées sur le genre (VBG), les Mutilations génitales féminines (MGF) et le Mariage d’enfants (ME). Grâce à l’appui financier du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), elle cible les lycées, collèges, universités, et écoles de santé de la région administrative de Kankan. C’est dans cette dynamique que le mercredi, 13 décembre 2023, une conférence débat a réuni les étudiants en santé de l’Institut de formation professionnelle et technique Elhadj M’bemba Touré pour échanger sur la problématique, rapporte Guineematin.com à travers un de ses correspondants dans la région.

L’idée de cette rencontre d’échanges et de partage vise à impliquer ces étudiants, futurs professionnels de santé, dans l’accélération de l’abandon des violences basées sur le genre (VBG), des mutilations génitales féminines (MGF), et le mariage d’enfants (ME).

Prenant la parole à cette occasion, l’inspectrice régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, Hadja Aminata Bérété a mis un accent particulier sur les résultats obtenus par son service ces dernières années dans la région dans le cadre de la lutte contre ces pratiques néfastes.

Hadja Aminata Bérété, inspectrice régionale, promotion féminine, enfance et personnes vulnérables

« Dans la région administrative de Kankan, d’immenses efforts ont été déployés par l’inspection régionale de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, avec l’appui de ses partenaires au développement, pour la lutte contre ces violences et a produit d’importants résultats sur le terrain. Les cas de violences sont de plus en plus dénoncés à Kankan. Nous sommes passés de la dénonciation d’un (1) cas en 2022 contre 18 cas en 2023. La prévalence de l’excision chez les filles de 0 à 14 ans a une tendance à la baisse dans la région de Kankan. Nous sommes passés de 70,5% en 2012 d’après EDS à 59,5% en 2016. Il y a aussi l’organisation des cérémonies de déclaration publique d’abandon des MGF et mariages d’enfants dans 180 collectivités locales avec l’engagement de plus de 460 districts et villages à l’abandon des pratiques et mutilations génitales féminines et mariages d’enfants. La tenue de deux procès à Kankan et Mandiana pour juger et condamner les présumés auteurs et complices des mutilations génitales féminines », a-t-elle fait savoir.

Cependant, la situation est loin d’être reluisante. « Malgré tous ces efforts enregistrés au niveau de la région administrative de Kankan, la situation est encore préoccupante car les questions de violation des droits des femmes et filles sont récurrentes : pratiques de mutilations génitales féminines, mariages précoces ou forcés, violences sexuelles, violences conjugales, sans compter la situation particulière des jeunes filles en milieu rural et celle vivant avec un handicap. En termes de faible taux de scolarisation et d’opportunités d’autonomisation sur l’influence de la culture et les pesanteurs religieuses dont les conséquences affectent très dangereusement le bien être des femmes et filles. Face à cette situation inquiétante, surtout s’il s’agit des couches les plus vulnérables, il est indispensable d’interpeller les autorités et les acteurs sociaux à tous les niveaux en vue de mettre chacun devant ses responsabilités afin de mettre fin à cette problématique », conseille Hadja Aminata Bérété.

Angeline Yao Guilavogui, chargée de la mobilisation à l’UNFPA kankan

Pour sa part, Angeline Yao Guilavogui, chargée de la mobilisation à l’UNFPA Kankan, s’est réjouie du choix des étudiants des écoles de santé de l’Institut des formation professionnelle et technique Elhadj M’bemba Touré. « La cible est vraiment bien choisie, parce qu’actuellement, les mutilations génitales féminines, pratiquement l’excision est devenue médicalisée. Donc, il faut vraiment que nous conseillions ceux qui sont sur le banc, en leur disant qu’ils sont beaucoup plus à risques quand ils pratiquent les mutilations génitales féminines sur des personnes. Ils ont la plus lourde des peines, car ils sont instruits, et connaissent mieux les conséquences que nos mamans des villages. Alors, avec cette interaction, ils auront encore plus de compréhension pour qu’ensemble, nous puissions tous mettre fin à ces pratiques », a-t-elle laissé entendre.

Les bénéficiaires de cette séance d’information et de sensibilisation se disent désormais mieux outillés et informés sur les conséquences des VBG, MGF et M.E.  Ils promettent de jouer pleinement leur rôle pour éradiquer ces fléaux.

Seinkoun Keita, étudiant en première année santé à l’institut des formations professionnelles et techniques M’bembaTouré

« Aujourd’hui, je suis très satisfait de recevoir des connaissances importantes sur les dangers associés aux violences basées sur le genre, les mutilations génitales féminines, et le mariage d’enfants. En plus des connaissances que j’ai reçues, j’ai compris mon rôle pour éradiquer ces fléaux dans notre société. Je n’étais pas informé, mais ce matin, je suis mieux outillé pour m’engager dans ce combat. Je remercie les initiateurs, et à partir d’aujourd’hui, j’assumerai mes responsabilités pour contribuer à la lutte afin de freiner ces pratiques néfastes », assure Sinkoun Keita.


De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

 

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