Les trois outils systémiques pour des bonnes routes et surtout pour éviter la répétition des erreurs [Balla Moussa Konaté]

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La contribution de tous ceux qui ont une parcelle de capacité pour des lendemains meilleurs à nos infrastructures routières est avant tout un devoir professionnel et moral auquel je ne peux me soustraire. Peu importe le reste.

Avant d’aborder le vif du sujet, j’avais signalé dans une de mes précédentes publication que trois défis majeurs interpellent toujours nos routes, à savoir:

1) LE DÉFI DE GÉOMÉTRIE OU DE COMMODITÉ:

Celui-ci doit être notre première préoccupation en particulier en milieu urbain, en ce sens que nos artères principales doivent être prévisionnellement larges et dotées de ses annexes. Cette disposition nous permettra non seulement d’assurer une fluidité constante et d’éviter d’éviter d’éventuels dédommagement et de démolition de bâtiments le long de ces artères.

2) LE DÉFI DE RÉSISTANCE OU DE GARANTIE DE NOS ROUTES:

Consiste à tout faire techniquement et dans la rationalité pour que nos infrastructures routières résistent aux différents assauts du trafic et du climat. Sans cette atteinte, on ne pourrait pas profiter durablement des nombreux avantages lier du premier défi.

3) LE DÉFI D’EXPLOITATION RATIONNELLE:

Malgré la délicatesse de ce défi, il interpelle jusqu’au délà des techniciens, il va délà de ceux-ci.
Le thème de cet écrit ne lui concerne pas au.premier plan.

Les deux premiers défis sus cités ont pour supports, d’un point de vue technico-économique, les trois outils systémiques pour la réalisation de tout projet routier d’envergure.

Ces trois outils systémiques sont précieux en particulier pour éviter de répéter les mêmes erreurs dans les travaux routiers. Ici, je les aborderai de façon succincte et dans un langage simple pour tous:

A) LES PRÉVISIONS:

Elles sont les plus importantes dans un projet. En effet, elles permettent de prendre en compte tout ce qui est réalisable à partir d’une étude conséquente à l’issue de laquelle une planification cohérente s’en suit. Celle-ci élabore les conditions d’occupation des espaces, dresse des plans d’exécution de tous les travaux, fait le choix des matériaux de construction, des matériels, des ressources humaines nécessaires et la technologie d’exécution des travaux. L’estimation des imprévus, les délais d’exécution pour chaque étape et pour l’ensemble, le coût de réalisation de tout le projet. Tient compte du rôle de la mission de contrôle et de tout ce qui se rattache à celle-ci.
Le cahier de charges est un document phare de cet important outils.
Ficeler bien cette étape constitue la première assurance pour un projet de route.

B) LA MESURE:

En se référant des prévisions, la mesure permet de faire les contrôles de qualité et de conformité de tout le contenu du projet. La mesure permet éventuellement d’opérer des modifications dans le prévisionnel quand celles-ci s’avèrent nécessaires.
Les décomptes des travaux réalisés jusqu’à leur fin, ainsi que le niveau d’avancement du projet sont validés à partir de cet important outils. Les différentes réunions périphériques de chantier (des fois délocalisées) entre l’entreprise, la mission de contrôle, le maître d’ouvrage, les bailleurs de fonds, et autres acteurs permettent d’avoir à chaque fois une large visibilité sur le projet, afin de mesurer l’évolution des différentes conventions liées à cette réalisation.
Les faiblesses de la mesure, tant sur le plan technique que financier sont très préjudiciables à la finalité d’un projet d’infrastructure routière.

C) LA RÉGULATION:

En principe, si les prévisions sont bien faites et la mesure a bien joué son rôle, on aboutira à la réalisation d’une infrastructure routière impeccable avec respect du délà et du coût prévus.
La performance de la mesure pourrait éventuellement réduire le coût du projet et le délai d’exécution du dit projet. Ce projet serait excellent.
Malheureusement, il arrive que les prévisions et la mesure soient déficientes ou l’une des deux n’a pas bien marchée. Par conséquent, le délai d’exécution ou la coût de réalisation de ce projet iront au délà des attentes. Soit aussi l’un d’eux ne sera pas respecté ou au pire, on a tenu dans l’apparence le délai et le coût de réalisation. Ce cas donnerait une infrastructure routière mort-né.
Beaucoup d’infrastructures qui ne répondent pas aux attentes sont victimes surtout de ces différents cas malheureux.

Une lumière doit pouvoir émerger de tout ce qui précède, afin de répéter les cas de réussite et d’éviter la répétition des échecs à travers une parfaite traçabilité à faire au moyen des écritures à chaque étape du projet. Celle-ci permettra de comprendre les causes de la réussite ou l’échec d’un projet, au motif de répéter les cas de réussite et d’éviter la répétition des erreurs du passé.

Au regard de routes en souffrance en cette saison des pluies dans notre pays, une telle réflexion de ma part pourrait profiter plus d’un. D’avance, je me réjouis de cette attente.

Ensemble, rendons nos infrastructures routières à la hauteur de nos ambitions
.

Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées

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