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La session plénière du Conseil national de la transition de ce lundi 8 juillet 2024 a permis aux représentants du gouvernement de repartir avec trois autorisations de ratification d’accords de prêt.
Parmi ces autorisations, figure celle en lien avec l’accord de financement du projet d’appui au développement agropastoral, à la digitalisation et à l’accès aux marchés en Guinée (PADDAMAG) signé le 03 août 2023 entre le Fonds Africain de Développement (FAD) et la République de Guinée.
Selon le rapport de la Commission de fond feuilleté par notre reporter, le coût total de ce projet est de 24,33 millions d’unités de compte (UC) soit 32 millions 845 mille 500 USD, y compris la contrepartie Guinéenne de 2,15 millions UC soit 9% et la contribution des bénéficiaires à hauteur de 1,18 millions UC soit 5%. Ainsi, le montant du prêt FAD se chiffre à 21.000.000 d’UC correspondant à 28 millions 350 mille USD soit 86%.
Les zones couvertes par le projet sont les préfectures de Dinguiraye, Kankan, Siguiri, Mandiana en Haute Guinée et Beyla et Lola en Guinée Forestière qui disposent de terres arables propices, des conditions édaphoclimatiques convenables et des systèmes agropastoraux favorables au développement de la culture de maïs et de soja. Des objectifs ainsi cités, lui sont assignés :
– La promotion de la production de maïs et de soja pour la transformation en aliment de volaille et de bétail ;
– L’amélioration des infrastructures de production, de transformation et de commercialisation de ces deux (2) filières ainsi que les infrastructures pastorales ;
– La promotion de l’innovation et le transfert des technologies ;
– La stimulation de l’inclusion financière des acteurs du secteur agricole ;
– La réduction de la vulnérabilité et renforcer la résilience climatique des agros- éleveurs ;
– La réduction des inégalités entre hommes et femmes dans le secteur agricole; tout en soutenant l’autonomisation des femmes.
Quant aux résultats attendus du projet, ils sont divers et variés. Il va d’abord toucher 5.735 bénéficiaires directs et 401.450 bénéficiaires indirects. Il va aussi contribuer au renforcement des capacités des services agricoles (IRAG, DNAPA, SERPROCA, DNA, DNGR).
Avant de donner l’autorisation de ratification pour cet autre accord de prêt, les Conseillers nationaux ont adressé au Gouvernement, des recommandations :
1- Étant donné que le retard d’obtention de l’avis de non objection auprès des partenaires techniques et financiers est préjudiciable à l’État du fait que la commission d’engagement court dès après la signature de l’accord, le CNT recommande au Gouvernement à travers les cadres qui négocient les accords, la prise en compte de l’obligation de diligence en ce sens d’une part. D’autre part, il recommande en ce qui concerne les dysfonctionnements administratifs au niveau sectoriel, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la diligence dans le traitement des dossiers (courriers, autorisations et formalités administratives diverses) ;
2- Dans le but de trouver une réponse efficace et durable aux crises récurrentes liées aux zébus dans les zones tampons de la région forestière et de la Haute Guinée relativement à la transhumance, le CNT invite le Gouvernement à organiser une rencontre de haut niveau entre les services de sécurité, ceux de l’administration du territoire, de l’élevage, de l’agriculture, les organisations socioprofessionnelles et les communautés des localités concernées afin de trouver des solutions pérennes à cette problématique qui trouble la quiétude sociale et l’épanouissement des paysans;
3- Vu l’urgence à faire face aux conflits éleveurs-agricultures et les nombreux défis liés à l’agriculture et l’élevage et la nécessité de soutenir d’une manière générale le monde rural, le CNT recommande l’accélération de l’élaboration et la publication des textes d’application du code pastoral et de la loi d’orientation agricole ;
4- Appliquer strictement la loi relative au contenu local dans la mise en œuvre du projet ;
5- Mobiliser à temps la contrepartie guinéenne ;
6- Veiller scrupuleusement au respect des délais d’exécution du projet ;
7- Assurer une meilleure gestion des ressources financières du projet ;
8- Faire respecter les normes environnementales et sociales ;
9- Fournir des rapports d’exécution semestriels du projet au CNT à travers sa commission de suivi des accords :
10-Renforcer en multipliant l’aménagement des espaces pastoraux pour éviter les conflits entre paysans et éleveurs conforment à l’article 37 du code pastoral ;
11-Associer le secteur privé et la société civile dans l’unité de gestion du projet ;
12-Accélérer l’élaboration du manuel de procédure sans lequel aucun décaissement n’est possible ;
13-Au regard de l’intérêt vif que le projet a suscité auprès des Conseillers nationaux, Le CNT invite le Gouvernement à démultiplier ce genre de projet dans d’autres régions du pays.
MohamedNana Bangoura