Le bonheur, sans les autres et contre tous, est un leurre, un malheur ! (Par Tibou Kamara)

il y a 2 heures 13
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Le paradoxe cruel du bonheur : sourire quand d’autres pleurent.

Aussi vrai que le bonheur des uns fait parfois le malheur des autres, le malheur de personne ne fera jamais le bonheur d’un autre. La fête, qu’elle soit d’origine religieuse ou inscrite dans l’agenda des événements de la vie à rappeler et célébrer de temps à autre, est un moment de partage, de communion, de joie, et parfois de foi et de recueillement. En famille ou entre amis, on s’efforce, durant cet instant précieux, d’oublier les difficultés du quotidien et les angoisses liées aux incertitudes inhérentes à l’existence.

Cependant, il y a souvent un sentiment de culpabilité à se réjouir et à jouir de la vie quand certains subissent l’épreuve de la maladie, tandis que d’autres se morfondent dans la solitude de la prison. Des êtres chers et des parents proches, qui réalisent soudain que rien ne vaut plus que la santé, comprennent, à leur corps défendant, que la liberté est une sensation unique et irremplaçable.

Ceux qui en doutent encore ou refusent d’entendre raison comprendront, à leur tour, que la liberté et la santé sont les seuls trésors dont personne ne pourrait se passer ici-bas, abstraction faite de la condition de chacun ou du statut qu’il occupe dans la société.

Si la foi soulève des montagnes, la sympathie et la solidarité des nantis et des puissants d’un moment envers les déshérités et tous les malheureux d’un jour guérissent bien des blessures et apaisent les cœurs. Hélas, on est prompt à s’associer au bonheur des autres sans y être invité, à en profiter outre mesure et jusqu’au bout, mais on rechigne à s’investir, même un peu, dans une relation qui ne soit ni rentable ni d’aucune utilité.

À une époque où le profit personnel et les visées individuelles ont plus de poids et de résonance que l’exigence de l’éthique et la servitude des valeurs, on ne s’encombre pas du scrupule moral et on refuse de se lier à un code d’honneur. « La fin n’a jamais autant justifié les moyens que maintenant. » Tout le pays peut pleurer, gémir, se lamenter, peu importe, pourvu qu’on ait le sourire soi-même, qu’on soit parmi les privilégiés. On est jaloux de son bonheur propre et égoïste, mais on ne se sent jamais concerné par le sort d’autrui, surtout lorsqu’il n’est pas enviable.

Ce qui fait que beaucoup de personnes arrivent à être heureuses même si autour d’elles il n’y a que ruines, sueurs, sang, drames et larmes. La question cependant qui demeure est la suivante : est-il possible d’être heureux en ne faisant que des malheureux ?

Tibou Kamara

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