Lambanyi-Soloprimo: les espoirs d’un jeune débrouillard emportés par les eaux de ruissellement

il y a 5 heures 22
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Au lendemain des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale guinéenne dans la nuit du mercredi au jeudi, 31 juillet 2025, les stigmates sont encore visibles. Dans le quartier Lambanyi Soloprimo, secteur Néréboungny, Mohamed M’mah Camara, plus connu sous le nom de Barozo, un jeune ferrailleur de 34 ans, a tout perdu. Sur les lieux, la terre est éventrée, les traces de ruissellements violents sont encore fraîches. L’air est chargé d’humidité et de désolation. Là où se dressait son entrepôt, il ne reste rien, si ce n’est des tôles tordues et quelques barres de fer échouées comme des souvenirs, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mohamed M’mah Camara, communément appelé Barozo

« Vers 1h ou 2h du matin, l’eau a tout emporté… Mon entrepôt, mes 3 tonnes de fer, tout est parti. Ce n’était pas comme ça ici. Avant, la terre était pleine. Maintenant, regardez, tout est creusé, défoncé. C’est l’eau », explique Barozo à peine.

Pas de pertes humaines, heureusement. Mais les dégâts matériels sont considérables. Plus de 4 millions de francs guinéens de pertes, selon ses estimations. Pour Barozo, ce n’est pas qu’une perte financière. C’est un pan de sa vie qui a été balayé par les eaux. « Ce n’est pas juste un entrepôt. C’est ce qui me fait vivre. Je ne suis pas père de famille, mais je nourris ma famille. Mon père est vieux, ma mère est morte… C’est moi qui gère tout maintenant. »

Il a tenté de reconstruire, quelques mètres plus loin, avec les moyens du bord. Mais, il sait que le danger rôde toujours. Les fossés mal entretenus, l’absence de canaux de drainage et l’urbanisation sauvage rendent la zone particulièrement vulnérable.
« Si on ne fait rien, la prochaine pluie va faire pire. J’en appelle au président Mamadi Doumbouya : qu’il pense à nous, à ces quartiers oubliés. Il faut canaliser l’eau. Sinon, on va tout perdre, encore une fois. »

Barozo n’est pas seul. Dans l’ombre des grandes avenues de Conakry, des centaines de petits commerçants, d’ouvriers, de vendeurs de rue luttent chaque saison contre la même menace : l’eau, la boue, la peur. Et souvent, dans un silence total. Pour lui, son entrepôt, modeste mais vital, était un pilier. Aujourd’hui, ce pilier s’est effondré. « Ce n’est pas mon seul métier, mais c’est celui qui me fait vivre le mieux. Franchement. Aujourd’hui, je suis debout, mais je ne sais pas pour combien de temps encore ».

À Lambanyi, les jours passent, mais la boue reste. Et avec elle, les blessures d’hommes comme Barozo, que seule une vraie politique d’aménagement urbain et de solidarité pourra panser.

Lamine Kaba et Yayé Oumou Barry pour Guineematin.com

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