La Guinée, une terre bénie pour des hommes moins bénis ? (Par Mohamed Kefing Kaba)

il y a 1 mois 55
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La République de Guinée, avec ses vastes ressources naturelles, ses paysages magnifiques et sa culture riche, pourrait devenir un phare de prospérité en Afrique de l’Ouest. Pourtant, elle reste tristement connue comme le pays des rendez-vous manqués. Toutes les opportunités permettant de sortir de l’ornière sont manquées, et ce constat amer s’impose avec une clarté désolante.

Depuis son indépendance en 1958, la Guinée fait face à une série de crises politiques et économiques qui empêchent son développement. Les ressources minières, notamment la bauxite, l’or et le diamant, qui pourraient être des moteurs de croissance, deviennent souvent des sources de conflits et de corruption. Au lieu de financer le développement, ces richesses sont mal gérées, ne profitant qu’à une élite restreinte.

Les cycles de régimes autoritaires et de coups d’État militaires contribuent à l’instabilité politique chronique du pays. Chaque nouveau régime promet des réformes et des changements, mais rares sont ceux qui réussissent à instaurer une réelle démocratie ou à mettre en place des politiques économiques durables. Les espoirs soulevés par chaque transition se dissipent souvent, laissant place à la désillusion.

La Guinée souffre aussi de problèmes infrastructurels majeurs. L’électricité reste un luxe pour beaucoup, et les routes sont souvent impraticables, rendant le commerce et les déplacements difficiles. L’éducation et la santé, secteurs clés pour tout développement, sont largement sous-financés, privant les jeunes générations des outils nécessaires pour sortir le pays de la pauvreté.

Mais au-delà des infrastructures, c’est le manque de vision et de leadership qui plombe souvent la Guinée. Les opportunités de réformes économiques et politiques, les investissements étrangers potentiels, et les programmes de développement international sont souvent mal exploités ou carrément ignorés. Le potentiel agricole du pays, avec des terres fertiles et un climat favorable, reste largement sous-développé.

Il est temps pour la Guinée de rompre avec ce cycle d’échecs. La jeunesse, qui représente une grande partie de la population, montre des signes d’un dynamisme et d’une volonté de changement. Malheureusement, cette jeunesse est souvent manipulée par les politiciens et les gouvernants, au point de ne plus savoir ce qu’elle veut réellement. Certains jeunes se battent pour des raisons ethniques, tandis que d’autres sont attirés par l’argent facile, ce qui les détourne des vrais enjeux du développement.

Pour que la Guinée puisse enfin profiter de ses bénédictions naturelles, il faut un engagement renouvelé en faveur de la bonne gouvernance, de la transparence et de l’inclusion sociale. Les leaders doivent être tenus responsables, et les ressources du pays doivent être gérées de manière à bénéficier à tous les citoyens, et non à une élite restreinte. Ce n’est qu’ainsi que la Guinée pourra transformer ses rendez-vous manqués en succès et devenir une véritable terre bénie pour tous ses habitants.

Mohamed Kefing Kaba

Observateur

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