L’Etat multiplie les sorties médiatiques: la démarche « démonétisée » par des propos de Ousmane Gaoual ?

il y a 3 mois 215
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Depuis un certain temps, l’Etat multiplie les sorties médiatiques. A Conakry, pendant que les porte-paroles de la Présidence et du gouvernement, conféraient avec les journalistes, en France où il représente son patron aux JO de Paris 2024, le Premier ministre s’est essayé au même exercice chez TV5, en vue de  donner plus d’échos à la communication faite en Guinée.

L’objectif pour les autorités de Conakry était probablement d’inonder les médias à l’effet de riposter à une échelle proportionnelle, aux accusations   du FNDC contre le patron du palais Mohamed V et deux des lieutenants de celui-ci.

Des accusations d’enlèvement et de séquestration de deux responsables du FNDC, portés disparus il y a plus de trois semaines.

L’opinion a bien entendu, mais elle est quelque peu  suffoquée par des déclarations dont on pouvait se garder de tenir.

Ce n’est pas Bah Oury qui a suscité cette moue de mauvais goût, parlant de ce sujet.  Guidé par son instinct de défenseur des droits de l’homme, le co-fondateur de l’OGDH, dans une rhétorique assez claire et sans ambiguïté, reconnaît que l’image du pays en prend un sérieux coup. Et qu’il revient à l’Etat de rechercher et de retrouver les activistes du FNDC.

Le Général Amara Camara, lui aussi, n’a pas été non plus désagréable.  A propos du même sujet, il a tout bonnement et intelligemment renvoyé son auditoire à cette réquisition de mauvais goût du procureur général de la cour d’appel de Conakry.

Celui-ci, dans une récente déclaration devenue tristement célèbre qui a eu, hélas, l’effet d’amplifier la polémique sur la mystérieuse disparition des sieurs Foninké Mengué et Billo Bah, a dit n’être au courant de rien.

Pire, il n’a aussi promis aucune procédure judiciaire contre les inconnus qui ont perpétré cette forfaiture, ce, au grand dam de la sérénité et de la stabilité prônées par le pouvoir militaire qui en a besoin pour  mener  à terme  ses nombreux  projets, notamment  le Simandou et l’exécution d’un agenda qui impose la rallonge.

Pour se résumer, le Général Amara a choqué moins ou pas du tout. Il a en revanche jeté un pavé dans la marre de la justice, qui ne doit pas revenir un des jours, comme à son habitude, pour se plaindre d’un pouvoir qui ne l’a pas laissée faire son travail en toute indépendance. Ne vous en faites pas.   Le peuple sera là pour rétablir la vérité.

Que dire de la sortie du porte-parole du gouvernement ?

Son discours était soporifique, de l’avis de beaucoup d’observateurs.  Pire, en affirmant qu’un adulte a le droit de disparaître, il faut dire que Ousmane Gaoual a plus que choqué. Il a indigné l’opinion, il a suscité de la colère voire de la répulsion. Et a sans doute démonétisé toute la démarche qui était celle de répondre à ceux qu’ils appellent les détracteurs du régime.  Un gros gâchis !

Mognouma

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